Un ex-détenu non-fumeur fait condamner l'Etat
Le tabagisme passif est dangereux pour tout le monde, et la loi ne s'arrête pas à la grille des prisons. La justice a donné raison à un ancien détenu qui reprochait à l'Etat d'avoir dû partager sa cellule avec des codétenus tous fumeurs, alors que lui même ne fume pas, a-t-on appris ce jeudi .
L'homme a été incarcéré entre décembre 2013 et avril 2014 à la maison d'arrêt de Coutances (Manche). Un établissement qui a la particularité d'héberger ses détenus en dortoirs et dont la fermeture et la reconstruction pour 2017 ont été évoquées. Le plaignant avait partagé des cellules d'environ 21 mètres carrés avec quatre à six autres détenus, tous fumeurs, durant son séjour en prison. La fenêtre ne faisait que 80 centimètres.
Autant d'éléments qui semblent avoir convaincu les juges du tribunal administratif de Caen de trancher en sa faveur. Ceux-ci ont relevé que le surpeuplement de la prison ne pouvait être retenu. Plusieurs éléments satisfaisaient aux exigences de salubrité. Les gants de toilette, serviettes et taies d'oreiller sont changés tous les huit jours, les draps tous les quinze jours et les couvertures tous les six mois.
En revanche le fait d'être coincé avec des fumeurs a suffi pour le tribunal à constituer "une promiscuité certaine". Le plaignant étant non-fumeur "son incarcération ne s'est pas déroulée dans les conditions de salubrité requises par la Convention européenne des droits de l'homme", ont retenu les juges. L'Etat a été condamné à verser à l'ancien détenu la somme de 1.200 euros au titre de dommages et intérêts.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.