Un viol déclaré toutes les 40 minutes en France
Le nombre de viols déclarés aux autorités est en forte hausse depuis cinq ans. Selon Le Figaro, ce chiffre a augmenté de 18% entre 2010 et 2014, passant de 10.762 faits recensés à 12.768. Un chiffre qui prend une autre dimension quand on constate que cela représente presque un viol toutes les quarante minutes. La hausse est encore plus importante en ce qui concerne les déclarations de viols sur mineurs (6.936 en 2014), qui ont augmenté de 20% par rapport à 2010.
C'est en Guyane que les chiffres sont les plus inquiétants. On y compte en moyenne un viol par an pour 2.000 habitants. Elle est suivie par d'autres départements d'outre-mer, la Martinique et la Guadeloupe, qui "affichent également des taux de signalement particulièrement élevés" précise le quotidien.
En France métropolitaine, c'est Paris qui enregistre le plus de déclarations de viol (600 en 2014). Mais la capitale reste un cas particulier en raison des importants flux de population qu'elle connaît. Viennent ensuite la Sarthe, l'Yonne, l'Orne et le Loiret.
Ces chiffres ne peuvent cependant donner qu'une indication sujette à controverse sur le nombre réel de viols en France. Surtout parce qu'il s'agit uniquement de ceux dont les autorités ont eu connaissance.
D'une part donc, la hausse des chiffres peut s'interpréter comme une simple augmentation du taux de victimes qui portent plainte. Leur augmentation sur quatre ans ne signifierait donc nécessairement pas une hausse du nombre d'agressions mais une libération de la parole ou de la détection des viols. On pourrait notamment citer à titre d'exemple la multiplication des signalements dans l'Education nationale depuis l'affaire de pédophilie dans une école d'Isère en mars dernier. Mais a contrario, on estime qu'une grande majorité des victimes n'osent pas avouer avoir été violées.
Selon Christophe Soullez, directeur de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) cité par Le Figaro: "la zone grise demeure considérable. Les enquêtes de victimisation (ces sondages de grande ampleur réalisés par l'Insee auprès de victimes, NDLR), attestent que le taux de plainte pour viol est inférieur à 10%". Il pourrait donc y avoir chaque année dix fois plus de viols que le nombre recensé.
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