Val d'Oise : un gynécologue mis en examen pour viols après 92 plaintes

A Dormont, dans le Val d'Oise, un gynécologue soupçonné de viols et d’agressions sexuelles lors de ses consultations a été mis en examen, il y a plusieurs mois déjà, après que "plusieurs dizaines" de patientes ont porté plainte contre lui, a indiqué ce samedi une source judiciaire.

Sale affaire dans le Val d’Oise. A Dormont, un gynécologue soupçonné de viols et d’agressions sexuelles lors de ses consultations a été mis en examen, il y a plusieurs mois déjà, après que "plusieurs dizaines" de patientes ont porté plainte contre lui, a indiqué ce samedi une source judiciaire. Selon Le Parisien, premier à avoir diffusé l’information, pas moins de 92 femmes ont effectué cette démarche et les enquêteurs ont commencé à passer au crible les 10.000 dossiers médicaux contenus dans l’ordinateur du suspect, saisi lors des perquisitions.

En juillet 2014, le gynécologue est interpellé à son cabinet par des hommes de la brigade de recherche de Montmorency. A la fin de sa garde à vue, il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles "commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction".  S'il échappe à la détention, il est placé sous contrôle judiciaire, ne peut plus séjourner dans le Val-d’Oise et a désormais interdiction d'exercer la médecine. 

Interrogées par les enquêteurs, une "vingtaine d'autres (patientes NLDR) se réserveraient la possibilité"  de porter plainte à leur tour a expliqué au Parisien M^e Blandine Heurton, l'avocate d'une des patientes.

Quant au gynécologue, entendu en janvier par le juge, il nie en bloc toutes les accusations. Selon son avocat, Me Jean Chauvais, il s’agit d’un médecin "très doux,  très lent". "Il prend son temps pour ausculter ses patientes. Il fait un examen vraiment complet. Des personnes ont pu assimiler certains gestes à une agression sexuelle. Certaines femmes ont ainsi estimé qu'il effectuait des va-et-vient lorsqu'il les auscultait. Lorsqu'il posait sa main sur leur ventre, certaines prenaient ce geste pour une caresse. Ce n'était pas le cas. C'est une mauvaise interprétation', assure-t-il.

Dans les colonnes du Parisien, l’une des plaignantes assure pourtant avoir vu le praticien "porter ses doigts au niveau de son pénis" alors qu’il l’auscultait. Elle n’aurait réalisé qu’elle avait été agressée qu’après avoir été interrogée par les enquêteurs. "Je n’arrivais pas à mettre le mot de viol sur ce qui m’était arrivé (…) Pour moi, il avait le droit de m’ausculter, c’était mon médecin", témoigne-t-elle.

Qu'importe, pour Me Chauvais, "il y a pratiquement 5.000 femmes" interrogées par les enquêteurs, et seules 92 ont souhaité porter plainte. Et l’avocat de dénoncer une "enquête un peu à charge", contre un praticien"jamais condamné" en 30 ans d'exercice. Jamais condamné, mais déjà suspecté puisque, dans le passé, deux patientes avaient saisi le Conseil de l’ordre des médecins contre lui. "Je l’avais assisté et il avait été blanchi", explique Me Chauvais.