Violences Reims-Bastia : procès sous tension de 7 supporteurs corses

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 22 mars 2016 - 14:04
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Manifestation en soutien à un supporter du SC Bastia.
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©Pascal Pochard-Casabianca/AFP
Des manifestations à Bastia ont eu lieu en février dernier après la grave blessure d'un supporter du SC Bastia, lors de heurts à Reims avec les forces l'ordre.
©Pascal Pochard-Casabianca/AFP
Après les violences autour du match Reims-Bastia le 13 février dernier, sept supporteurs du SC Bastia comparaissent ce mardi à Reims en justice dans un climat sous tension. Ils sont soupçonnés de violences contre des policiers.

Sept supporteurs du SC Bastia comparaissent ce mardi 22 mars à Reims en justice dans un climat de tension, soupçonnés de violences contre des policiers à l'occasion d'un match à Reims le 13 février, lors desquelles un fan a perdu l'usage d'un oeil, suscitant une vague de manifestations en Corse. Poursuivis devant le tribunal correctionnel pour "menaces, rébellion et outrage à personnes dépositaires d'une autorité publique", ils encourent une peine allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement. L'audience devrait commencer vers 15h00, selon le parquet.

Quelque 150 supporters bastiais sont partis de Bastia lundi 21 soir par un vol spécial pour assister au procès, selon une source aéroportuaire. Toutefois, le secrétaire général du club, Antonio Agostini, cité comme témoin par la défense et interrogé par l'AFP mardi à Reims, a démenti cette information, qu'il a qualifiée en substance de fantaisiste.

Des propos de Antonio Agostini auprès de l'AFP, lundi, donnent la mesure de l'humeur des supporters corses. "Demain commence le procès de nos supporters et la personne qui a crevé l'œil de l'un d'eux n'est toujours pas inquiétée", a-t-il dit. Ce supporter, Maxime Beux, 22 ans, était à côté du palais de justice de Reims pour suivre le procès, a constaté l'AFP.

A la préfecture de la Marne, on a indiqué avoir "pris des précautions" sur le plan du maintien de l'ordre, en vue de ce procès. "Il y aura un dispositif adapté à la situation", a-t-on ajouté. Aucune force de police n'était visible à la mi-journée. Le procès en comparution immédiate de ces jeunes hommes âgés de 20 à 24 ans devait initialement se tenir le 15 février, mais le tribunal avait fait droit à une demande de report de la défense.

Sans casier, ils avaient été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître dans toute enceinte sportive et obligation de pointer au commissariat à chaque rencontre du Sporting Club de Bastia. Tels qu'établis par le parquet de Reims lors de l'audience du 15 février, les faits visés se seraient déroulés en trois temps.

D'abord avant le match, où une vingtaine de supporteurs auraient lancé des engins incendiaires en ville. Ensuite dans l'enceinte du stade Delaune, selon l'accusation: "insultes" aux forces de l'ordre, découverte dans les toilettes d'un tag signé du groupe de supporters "Bastia 1905" rappelant l'assassinat du préfet Érignac, abattu à Ajaccio en 1998. Puis à l'issue de la rencontre, en centre-ville, lorsqu'une dizaine de fans auraient commencé à lancer des fumigènes contre les policiers.

Le procureur Fabrice Belargent s'était indigné des "propos odieux" entendus et rapportés par les forces de l'ordre: "en Corse, on vous aurait brûlés. Au Bataclan vous étiez ridicules, les Kouachi vous ont bien niqués. On a eu le Préfet, on vous en prendra d'autres, bâtards de Français".

C'est lors de ces heurts que Maxime Beux a perdu l'usage d'un œil dans des circonstances restant à déterminer. Selon le parquet, il s'était blessé en tombant sur un poteau alors qu'il tentait d’échapper aux policiers lancés à ses trousses. Une version mise en doute par des témoins et les dirigeants corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni (nationalistes): le premier avait affirmé que le jeune homme avait été blessé par un tir de Flash-Ball, le second condamnant "des comportements provocateurs et brutaux (...) des forces de l'ordre".

Les incidents survenus à Reims avaient suscité de la colère en Corse, où plusieurs manifestations et rassemblements avaient dégénéré dans la semaine qui avait suivi et s'était achevée le 21 février par le défilé, sans incident, de plusieurs milliers de personnes à Bastia.

Maxime Beux ne figure pas parmi les prévenus jugés mardi. Une information judiciaire contre X a été ouverte le 17 février pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours" et l'IGPN saisie. Le procureur Berlargent s'est refusé ces jours derniers à aborder publiquement ce dossier, "afin d'éviter toute interprétation".

"Depuis plus d'un mois, nous n'avons toujours aucun écho de ce qui se passe pour le fonctionnaire au Flash-Ball et la fine équipe de la BAC (brigade anti-criminalité) qui s'est défoulée sur des supporters, c'est quand même un comble", a affirmé lundi 21 Antonio Agostini. Les sept supporters, eux, ont également porté plainte contre X le 19 février auprès du parquet de Reims pour "violences aggravées". "L'enquête est en cours", a simplement déclaré celui-ci à l'AFP.

 

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