Viols, rapports sexuels filmés et avortement forcé : fin du procès de Bamo Malumba accusé d'avoir fait vivre des années d'horreur à une adolescente
C'est le procès d'une affaire hors norme qui va s'achever ce mardi 24 avec le verdict des jurés de la Cour d'assises de Paris. Dans le box des accusés, Bamo Malumba, 54 ans, accusé de viol sur mineur par personne ayant autorité pendant de longues années sur la personne d'une jeune fille, âgée aujourd'hui de 23 ans, et qui a rencontré son bourreau présumé à l'âge de 13 ans.
L'adolescente est en effet arrivée à 12 ans en France depuis la République démocratique du Congo, sous une fausse identité. Logeant dans un premier temps chez une grand-mère, elle est ensuite victime d'une première tentative de viol par un homme présenté comme son "oncle". Un juge va alors décidé de la placer chez Bamo Malumba, qui se présente comme son père (sans que l'on sache d'ailleurs réellement si c'est bien le cas). Le début de l'enfer.
La jeune fille se retrouve en effet obligé de dormir dans le lit de l'homme qui va la transformer en esclave sexuelle dans des conditions abjectes que la victime va détailler à la barre. Au bout d'un mois, l'adolescente commence à se faire violer. Le bourreau lui explique que "tous les pères le faisaient avec leurs enfants". Et celle qui est maintenant une jeune femme d'expliquer qu'"après, c'est devenu une habitude. Il continuait toute la journée. Je disais pas non". Ce n'est pourtant que le commencement.
A 14 ans, après ces viols multiples, la victime tombe enceinte. Hors de questions pour le tortionnaire de garder l'enfant, ni même de l'emmener avorter dans un cadre médical qui aurait mis à jour ses agissements. Il force donc sa victime à un avortement clandestin en lui faisant ingérer de fortces doses de Cytotec, un médicament pour les troubles gastriques mais qui peut déclencher des accouchements prématurés s'il est pris lors d'une grossesse. Devant l'échec, il la conduit finalement à l'hôpital en la forçant à mentir sur la nature de leurs relations.
Le calvaire continue. A l'âge de 16 ans, l'accusé serait passé à "la vitesse supérieure". Au menu, des viols toujours, le tout agrémenté de visionnage de films X, d'utilisation de sex-toys, de rapports sexuels filmés, et d'une interdiction de fréquenter des garçons de son âge. L'adolescente fugue mais finit toujours par revenir "à la maison" et l'horreur se poursuit. Tout s'arrêtera lorsque la victime, atteinte d'une forme sévère de diabète, se confiera à son médecin en mars 2014 après sept ans de cauchemar.
L'accusé, gardien d'immeuble de profession, nie tout en bloc, lors de longues explications confuses et aux relents complotistes étranges. "La science ne peut pas tout" explique le quinquagénaire pour dénoncer les résultats ADN montrant qu'il était bien le père biologique de l'enfant avorté. L'homme risque 20 ans de prison. Le verdict devrait être connu ce mardi.
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