Viry-Châtillon : trois hommes arrêtés pour avoir filmé l'agression des policiers

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 novembre 2016 - 14:37
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Des voitures de police incendiées.
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©Thomas Samson/AFP
Aucun des auteurs directs de l'agression n'a jusqu'à présent été arrêté.
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Trois jeunes hommes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur l'agression de policiers à Viry-Châtillon. Ils auraient filmé l'agression avant de la diffuser sur Internet, mais rien n'indique qu'ils y ont participé. Ces violences avaient déclenché une vague de protestation des policiers qui avaient manifesté malgré leur devoir de réserve.

Un mois après l'attaque aux cocktails Molotov contre quatre agents à Viry-Châtillon (Essonne), à l'origine d'un vaste mouvement de grogne policière, l'enquête avance avec l'interpellation de trois premiers suspects.

Ces trois hommes, âgés de 16, 19 et 22 ans, sont soupçonnés d'avoir filmé puis mis en ligne des vidéos de l'agression. Placés en garde à vue, ils vont être interrogés "sur les circonstances dans lesquelles, au moment des faits", ils "ont réalisé et diffusé sur internet des films vidéo", a indiqué le procureur d’Évry Éric Lallement.

Les trois suspects ont été interpellés à l'aube dans la cité difficile de la Grande-Borne, à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et Grigny en région parisienne.

Ces arrestations ont été décidées par les deux juges d'instruction saisis dans cette enquête ouverte pour "tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique commises en bande organisée" et confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne. Une quatrième personne, qui réside au même domicile que l'une des trois personnes interpellées, a également été placée en garde à vue pour détention de stupéfiants.

Aucun des auteurs directs de l'agression n'a jusqu'à présent été arrêté, en dépit des recherches ADN menées sur des objets retrouvés sur les lieux de l'attaque et de l'analyse de plusieurs bandes vidéos.

Le 8 octobre, une quinzaine d'agresseurs ont incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents, en mission de surveillance à proximité d'un feu rouge de la Grande Borne connu pour ses vols à la portière avec violences.

Deux d'entre eux ont été très grièvement brûlés, dont l'un, un adjoint de sécurité de 28 ans, est toujours soigné à l'hôpital Saint-Louis à Paris. Les deux autres policiers ont été plus légèrement touchés.

A six mois de l'élection présidentielle, l'agression a déclenché un mouvement de grogne général des policiers, que le gouvernement peine à apaiser. Entamée le 17 octobre par une manifestation surprise sur les Champs-Élysées, la mobilisation a fait tache d'huile dans toute la France.

Bravant leur devoir de réserve, hors cadre syndical, les "policiers en colère" réclament depuis plus d'effectifs, davantage de moyens, des peines sévères pour leurs agresseurs et un assouplissement des règles de légitime défense avec un alignement sur celles s'appliquant aux gendarmes.

Si la fronde a commencé à connaître un reflux ces derniers jours, de nouveaux rassemblements réunissant des centaines de policiers ont été organisés mardi dans une dizaine de villes, dont Viry-Châtillon, un mois jour pour jour après l'attaque.

Les revendications des policiers se sont également invitées dans la campagne de la primaire de la droite. Favori des sondages, Alain Juppé s'est rendu mardi sur les lieux de l'agression, promettant dans "une lettre ouverte aux forces de l'ordre", une loi "sécurité et justice" dès le début du quinquennat, s'il est élu.

En réponse aux manifestations, le gouvernement a annoncé fin octobre qu'il ferait d'ici fin novembre des "propositions" pour réformer à nouveau le régime de la légitime défense. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé une enveloppe de 250 millions d'euros pour des mesures en soutien aux policiers.

Des mesures qui n'ont pas satisfait la base policière, également inquiète des suites de l'enquête ouverte par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), susceptible de mener à des sanctions pour les agents qui n'auraient pas respecté leur devoir de réserve.

L'un des leaders du mouvement, Guillaume Lebeau, a été convoqué jeudi dernier à l'IGPN pour son "comportement" lors des manifestions, mais a déclaré à l'issue de son audition ne pas savoir s'il allait être "sanctionné".

 

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