Comment limiter le rejet des microfibres textiles ultra-polluantes de nos lave-linge ?

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France-Soir
Publié le 21 février 2020 - 16:43
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La lessive de nos vêtements entraîne une pollution importante des océans
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Erik Witsoe / Unsplash
Les microfibres rejetées par nos lave-linge représente l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique chaque année
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Le rejet des microfibres textiles est une source de pollution majeure et inquiétante. Pour la limiter, le gouvernement a demandé aux fabricants de lave-linge d'équiper nos appareils de filtres anti-microplastiques. En attendant leur mise en place, quelles sont les solutions pour réduire l'impact de nos lessives ?

C’est l’un des enjeux majeurs de la lutte contre la pollution : la fuite des microplastiques dans les océans représenterait 15% des 9,5 millions de tonnes de plastiques relâchées chaque année, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Une nuisance colossale pour l’environnement due, pour plus du tiers, au lavage de nos textiles en matière synthétique.

Des microfibres qui se retrouvent dans l'eau, dans l'air et dans notre organisme
Le lavage en machine de 6 kg de linge entraînerait, selon la matière du vêtement, le rejet de 140 000 particules de coton, 500 000 particules de polyester et 700 000 particules d’acrylique. Mais à la différence des premières, qui sont d’origine naturelle et donc biodégradables, les microfibres de textiles synthétiques ont besoin de centaines d’années pour se dégrader. Pendant ce temps, elles affectent l’ensemble du vivant, étant notamment ingérées par les poissons. Se retrouvant dans la chaîne alimentaire et donc, très vite, dans notre organisme, ces microplastiques nous empoisonnent insidieusement, entraînant infertilité et altérations génétiques cancérigènes.

Objectif de la France : porter ce dossier au niveau européen
La pollution aux microplastiques est un fléau que la France a décidé de prendre à bras le corps. Mi-février, la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson a réuni les fabricants de lave-linge afin de lancer le chantier de l’installation de filtres à microfibres plastiques. Objectif : que toute machine à laver neuve vendue en 2025 en soit équipée. Est-ce possible ? Oui selon Brune Poirson « parce que nous n’avons pas le choix ». Cependant, concède la secrétaire d’État alertée par les fabricants, « c’est un défi » qui nécessitera des « changements technologiques ». La secrétaire d'Etat, qui souligne que cette initiative est une première mondiale, compte bien porter le dossier au niveau européen.

Cependant, la réduction de la pollution liée aux microfibres textiles ne peut être de la seule responsabilité des fabricants de lave-linge. Car si le nombre de nano et microparticules dans les océans explosent, c’est avant tout parce que les vêtements que nous achetons sont de qualité de plus en plus médiocre et se dégradent donc plus vite à chaque lavage. La secrétaire d’État a donc également engagé des discussions avec les fabricants de textile.

Comment limiter le rejet de microfibres de textiles dans les océans ?
Si la pollution est bien entendu mondiale et que les consommateurs des pays émergents contribuent également à cette invasion des microparticules plastiques dans les océans, chaque citoyen peut agir par des gestes simples, nous rappelle le magazine TheGoodGoods :

  • choisir des vêtements de qualité, de préférence en matière naturelle
  • laver moins souvent ses vêtements
  • limiter l’utilisation du sèche-linge qui favorise encore un peu plus la perte de fibres
  • utiliser un sac de lavage tel que le Guppy Friend, qui retient une partie conséquente des microfibres
  • privilégier un lave-linge à ouverture frontale dont le tambour tourne moins vite et limite donc le nombre de microfibres qui se détachent des textiles
  • investir dans un filtre pour les eaux grises de nos lavages tel que Filtrol 160
  • ou encore acheter le filtre développé par la start-up Planet Care : il s’installe à l’extérieur de la machine à laver et permet, grâce à une nanomembrane chargée électriquement, de capter une partie importante des microfibres de 0,2 à 1000 micros. Une solution disponible à l’achat sur le site internet de l’entreprise.

A lire aussi : Pollution du numérique et d'internet : comment limiter notre empreinte carbone ?

 

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