Association "Les Toiles Enchantées" : à l’hôpital comme au cinéma

Auteur(s)
Amandine Zirah
Publié le 31 octobre 2014 - 15:33
Mis à jour le 06 novembre 2014 - 17:00
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Des enfants à une séance de cinéma.
Crédits
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"Les Toiles Enchantées" offre des séances de cinéma aux enfants hospitalisés.
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Depuis 17 ans maintenant, "Les Toiles Enchantées" sillonne les routes de France pour offrir aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés des projections de films sur grand écran. Dirigée par Gisèle Tsobanian, l’association déploie son action dans 125 établissements, à raison de 345 projections par an.

Chaque semaine, les films à l’affiche attirent des milliers d’enfants au cinéma.  Mais nombreux sont ceux qui, par la force des choses, ne peuvent s’y rendre. Apporter le 7ème art à l’hôpital: voilà l’objectif des "Toiles Enchantées".

Créée en 1997 par Gisèle Tsobanian et présidée par le comédien Alain Chabat, l’association sillonne quotidiennement les routes de France pour offrir aux enfants malades et hospitalisés des séances de cinéma au sein même de leurs établissements. Des films récents, visionnés pour la plupart au moment de leur sortie en salles, voire parfois en avant-première en présence des acteurs et des actrices.

Chaque jour, à Paris et en province, deux équipes de projectionnistes professionnels, chacune équipée d’un projecteur numérique permettant la 3D, transportent, installent et démontent plus d’une tonne de matériel dans un établissement différent. L’équipe installe l’équipement nécessaire et en quelques heures seulement, transformant les amphithéâtres, salles de réunions ou halls en véritables salles de cinéma.

Ces projections "permettent aux jeunes malades ou handicapés de briser leur quotidien, de s’évader, d’accéder à la culture et au divertissement des jeunes de leur âge. Elles aident aussi à lutter contre l’isolement et le découragement en créant des rencontres et des connivences entre les enfants", explique l’association.

Au total, l’année dernière, près de 35 films ont été projetés devant plus de 21.000 jeunes malades dans 125 établissements différents en France mais aussi à Madagascar et en Nouvelle-Calédonie.

"Un Indien dans la ville"

Ce scénario, qui n’a rien à envier aux plus belles fictions, est l’œuvre de Gisèle Tsobanian, femme de cœur et fondatrice de l’association. Son aventure commence en 1995 alors qu’elle travaille dans la société de production de Thierry Lhermitte et Louis Becker. A l’époque, le film Un Indien dans la ville connaît un fort succès au box-office.

"Un beau matin, j’ai réalisé que si des milliers d’enfants avaient vu ce film en salles, de nombreux enfants hospitalisés en avaient forcément entendu parler, et n’avaient pu accéder à ce rêve", explique-t-elle à FranceSoir. Le déclic se produit. Après avoir collecté des fonds et obtenu l’accord du CNC (Centre national du cinéma), du ministère de la Culture et du distributeur, elle organise la même année trois projections privées dans trois établissements hospitaliers différents.

A travers une anecdote qui l’accompagne depuis le début, Gisèle Tsobanian explique la force qu’a le cinéma sur les enfants dans les hôpitaux: "L’action s’est déroulée lors d’une des projections d’Un Indien dans la ville. Le matériel était installé, nous attendions l’heure pour démarrer la séance, lorsqu’une infirmière est venue me voir pour me dire qu’un petit garçon ne se sentait pas très bien. Il allait être obligé de remonter dans sa chambre mais il voulait voir les premières images du film avant de repartir. Nous avons démarré la séance plus tôt que prévu et, à la fin de la projection, les lumières se sont rallumées. Et le petit garçon était toujours là".

Convaincue par l’utilité de son projet, Gisèle Tsobanian poursuit son combat et parvient à rallier à sa cause la Fondation Hôpitaux de Paris et l’association Pièces Jaunes qui subventionnent, au début, l’achat de matériel. Les distributeurs de films croient aussi en son projet et l’association "Les Toiles Enchantées" voit le jour. En décembre 1997, les premières projections ont lieu. Le Bossu de Philippe de Broca ouvre le bal.

"Ateliers Cinéma"

Dix-sept en plus tard, l’association se porte bien et compte neuf salariés, une trentaine de bénévoles et bénéficie du soutien de nombreuses personnalités du cinéma. Financée par des organismes publics et privés, elle organise chaque année des opérations médiatiques pour récolter des fonds et ne s’arrête pas là.

Depuis quelques années, en parallèle des projections, des "Ateliers Cinéma" sont organisés et permettent aux jeunes malades d’être à leur tour, le temps de quelques semaines, scénariste, metteur en scène, acteur ou réalisateur de leur propre film, sous la responsabilité de grands noms du 7ème art (Nils Tavernier, Isabelle Nanty, Eric Toledano, Olivier Nakache, etc.). "Les Ateliers Cinéma vont dans la continuité des projections. Nous demandons à des comédiens, à des réalisateurs, de venir travailler avec des jeunes sur un film, depuis l’écriture du scénario jusqu’à sa réalisation", explique la fondatrice.

Elue "Femme de cœur" en 2005 et décorée "Chevaliers des Arts et Lettres" en 2007, Gisèle Tsobanian, qui a remporté l’année dernière le 16ème prix Clarins de la "Femme Dynamisante", se bat jour après jour pour la survie de son association. Pour l’avenir, la fondatrice souhaite développer une troisième équipe et surtout développer l’association à l’international. "Il y a espoir de monter le projet en Angleterre, en Espagne et aux Etats-Unis. Le bonheur d’un enfant n’a pas de frontière", conclut-elle

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