Coronavirus : la France aurait fabriqué des respirateurs inutilisables en réanimation

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 23 avril 2020 - 11:45
Image
Un service de réanimation dans un hôpital de banlieue parisienne, en 2013
Crédits
© FRED DUFOUR / AFP/Archives
Selon les médecins, des respirateurs performants avec des systèmes de contrôle des pressions et des volumes sont nécessaires
© FRED DUFOUR / AFP/Archives
L’enquête dévoilée ce jeudi matin par la cellule investigation de Radio France risque de faire du bruit : sur 10000 respirateurs fabriqués en urgence, 8500 ne seraient pas adaptés aux patients Covid-19 en réanimation. 
 
Les respirateurs artificiels, Emmanuel Macron les définissait comme « un sujet critique » dans son intervention du 31 mars, alors qu’il était en visite dans une usine angevine de fabrication de masques. Il avait alors annoncé la constitution d’un consortium industriel réunissant PSA, Schneider Electric et Valeo autour de l’unique fabricant français de respirateurs artificiels, Air Liquide. 
 
L’objectif fixé par le président était clair : fabriquer 10000 respirateurs (de différentes catégories) d’ici la mi-mai. Chacun se mit donc à la tâche pour réussir le défi de cette production hors normes…
 
Un modèle trop simple
 
Mais ce jeudi, patatras ! Sur 10 000 respirateurs, 8 500 seraient inutilisables dans les cas les plus graves de Covid-19, selon une enquête France Info. Il s’agit des modèles Osiris 3, en réalité destinés à gérer l’urgence, pour « les transports les plus simples » et effectivement commandés par le ministère de la Santé. 
 
Des respirateurs que les médecins ne sont pas prêts à utiliser en réanimation, comme le confie notamment un réanimateur de  l’hôpital Necker à Paris à France Info, tandis qu’un de ses collègues nantais souligne: 
« Si vous vous en servez pour un syndrome respiratoire aigu, vous avez un risque de tuer le patient au bout de trois jours »
C’est en réalité le modèle de respirateur T60, plus performant, mais également plus complexe à assembler, qui conviendrait pour les services de réanimation. 1600 exemplaires doivent effectivement être produits par le consortium français. 
 
Justifications et démentis 
 
Air Liquide affirme de son côté que le choix du modèle Osiris « peut être adapté en réanimation moyennant des procédures que nous donnons aux soignants » et que « le choix final a été fait sur recommandation des experts du ministère de la Santé et de la Société de réanimation de langue française ». Ce que dément de son côté la SRLF, qui affirme de pas avoir été sollicitée. 
 
Même transformés en appareils plus complexes, les fameux Osiris pourront servir… mais manifestement à autre chose que la prise en charge des patients Covid-19. Avec ce nouveau pavé dans la mare, la polémique ne fait sans doute que commencer.  
 
Lire aussi : 
 
Le déconfinement complexe et progressif suite à une étude de l’Institut Pasteur. Difficile d'éviter une seconde vague sans mesures strictes

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.