Fin de vie : seulement un quart des Français meurent chez eux

Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 01 juillet 2015 - 13:38
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Un patient tient une main.
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©Shaun Best/Reuters
Alors que le plupart des personnes en fin de vie souhaiteraient décéder chez elles, elles sont souvent transférées à l'hôpital.
©Shaun Best/Reuters
Mourir à leur domicile est le souhait de la majorité des Français. Mais il ne se concrétise que pour un quart d'entre eux. En cause, la complexité des soins pour les patients en fin de vie et le fait que faire part de ses dernières volontés reste un sujet difficile à aborder.

Les Français préfèreraient mourir chez eux plutôt que sur un lit d'hôpital. Mais ce luxe n'est permis qu'à une minorité d'entre eux. Selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined), seul un quart (26%) des Français décèdent chez eux, alors que 55% des personnes en fin de vie dont le souhait est connu des médecins le voudraient.

Pourtant, 45% des personnes en fin de vie (victime d'un décès "non soudain") se trouvent encore à leur domicile quatre semaines avant leur mort. La différence entre les deux chiffres serait notamment due à la complexité des soins nécessaires pour les personnes en fin de vie. Beaucoup quittent leur domicile dans leurs derniers jours pour être admises dans des établissements de soin.

Ainsi, dans 30% des cas, ces personnes quittent leur lieu de résidence pour décéder à l'hôpital. Dans 14% des cas, elles s'y trouvent déjà dans le dernier mois de leur vie. Seules 2% quittent l'hôpital pour vivre leurs derniers moments chez elles. A titre de comparaison, un décès soudain sur deux a lieu au domicile de la victime, l'imprévisibilité de l'évènement ne permettant pas toujours une prise en charge médicale.

De plus, les familles sont davantage présentes au moment du décès lorsque celui-ci a lieu au domicile de la personne en fin de vie (44% des cas). Parler de ses désirs sur le lieu de décès à son entourage familial est d'ailleurs un élément souvent décisif, même si le sujet reste difficile à aborder. Dans 21% des cas seulement, le médecin en charge a connaissance du souhait du patient et de la famille, lesquels sont le plus souvent identiques (90%). Mais en cas de divergence, c'est le choix de la famille qui est le plus souvent retenu.

Parler de ce sujet tabou avec ses proches, voire les rédiger, est donc important pour que son souhait soit respecté. Ainsi, lorsque des directives précises existent, elles sont "un élément important pour 74% des décisions médicales en fin de vie". Or, seules 2% des personnes en rédigeraient, qu’elles résident à domicile ou ailleurs.

(Etude réalisée sur 14.999 décès de personnes âgées de 18 ans et plus, représentatifs des 47.872 décès survenus au cours du mois de décembre 2009).

 

 

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