Nicotine et coronavirus  : ne vous ruez pas sur les patchs  !

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France-Soir
Publié le 23 avril 2020 - 10:14
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Un patch.
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L'essai clinique sera mené avec des patchs pour étudier l'action de la nicotine face au coronavirus
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Une piste médicale suggère que la nicotine pourrait empêcher le Sars-Cov-2 de se fixer sur certains récepteurs. La prudence est de mise, ce n’est pour l’heure qu’une hypothèse. 
 
Il n’est bien sûr pas question de se mettre (ou se remettre) à fumer pour se protéger du coronavirus. Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, l’a rappelé mercredi : le tabac est le premier tueur de France, causant chaque année la mort de 75000 personnes. 
 
Une étude à Paris
 
Mais une étude menée par une équipe de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, succédant à d’autres études du même type, notamment chinoise, tend à montrer que la proportion de fumeurs parmi les patients atteints du Covid-19 est relativement faible. Sur 11000 personnes hospitalisées début avril dans les établissements de l’AP-HP, on recensait 8,5 % de fumeurs alors que notre pays compte 25,4 % de consommateurs de tabac. 
 
Partant de là, et surtout d’une étude menée sur 480 patients positifs au Covid-19, 350 hospitalisés et 130 dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation, le neurobiologiste et membre de l’Académie des sciences Jean-Pierre Changeux et le spécialiste de médecine interne Zahir Amoura émettent une hypothèse : la nicotine « interférerait avec l’attachement du coronavirus sur le récepteur de la nicotine » et pourrait « s’opposer à la propagation du virus dans l’organisme ». 
 
Il est également possible que la nicotine atténue la réponse inflammatoire excessive à l’origine de cas graves. 
 
Un essai clinique à venir
 
Une étude clinique est nécessaire pour vérifier cette hypothèse, et sera menée prochainement. Elle consistera en l’application de patchs nicotiniques utilisés dans le sevrage tabagique à des soignants, à des patients hospitalisés, dont certains en réanimation. 
 
Présente dans les cigarettes, mais également dans les produits de vapotage et dans les patchs ou autres substituts, la nicotine n’est toutefois pas une solution miracle pour se prémunir du coronavirus. Une ruée sur ce type de produits ne doit pas être envisagée. 
 
Jérôme Salomon a tenu à rappeler, lors de son point presse quotidien, leurs effets secondaires, les risques d’addiction et le fait que le tabac est un facteur aggravant dans le cas des formes sévères de Covid-19. 
 
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