Touchers vaginaux sans consentement : Marisol Touraine condamne une "pratique illégale"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 27 octobre 2015 - 17:30
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Un bébé à l'hôpital.
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©Philippe Put/Flickr
La pratique illégale des touchers vaginaux est encore trop répandue.
©Philippe Put/Flickr
Alertée par des soupçons de touchers vaginaux non consentis sur des patientes endormies au sein d’une faculté de médecine, Marisol Touraine avait mandaté une enquête. Les résultats dévoilés mardi sont jugés "très préoccupants" par la ministre.

Une "pratique illégale", des "résultats très préoccupants":  les mots ne manquent pas à la ministre de la Santé Marisol Touraine pour qualifier l'ampleur des touchers vaginaux et rectaux non consentis sur des patientes endormies. Un phénomène révélé par un rapport de la Conférence des doyens des facultés de médecine, rendu public mardi 27 octobre. Le texte précise que ces touchers pelviens, réalisés sous anesthésie générale par des étudiants en médecine, sont très loin d'être systématiquement réalisés avec le consentement au préalable du patient.

S'il est difficile de les chiffrer, le rapport estime que cela se produit "dans 67% des cas pour les étudiants du diplôme de formation générale en sciences médicales, et dans 80% pour les étudiants du diplôme de formation approfondie". Marisol Touraine n'a pas tardé à réagir via un communiqué pour préciser que "l’Etat sera d’une extrême fermeté face à ces pratiques inacceptables, qui portent atteinte à l’intégrité du corps humain et aux droits fondamentaux des patients".

Un sujet pris très au sérieux par la ministre car des patientes et des étudiants en médecine eux-mêmes dénonçaient depuis plusieurs mois cette pratique douteuse sur les réseaux sociaux et dans les médias. "A l'origine de ces accusations, est cité un document trouvé sur le site internet de la faculté de médecine de Lyon-Sud", peut-on lire dans le rapport qui précise que "le consentement du patient est inconstamment demandé. Il n'existe pas sur ce point de schéma général". En février dernier, une cinquantaine de médecins, journalistes et militantes féministes ont même publié une tribune pour demander aux pouvoirs publics d'agir.

Pour y mettre un terme au plus vite, la ministre a annoncé trois mesures, dont la mise en oeuvre sera suivie "avec une très grande attention". Les résultats du rapport seront approfondis avec des enquêtes confiées à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR).

Par ailleurs, des instructions seront envoyées aux directeurs des établissements de santé "pour leur rappeler leurs obligations légales, notamment en matière de droits des patients". Enfin la ministre souhaite généraliser un autre type d'apprentissage, celui par "simulation", déjà privilégié par de nombreux établissements. L'objectif est d'équiper l’ensemble des Centres hospitaliers universitaires (CHU) d’un centre de simulation en santé d’ici 2017.

 

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