Coronavirus : et le tracking numérique devint réalité
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France-Soir
Publié le 14 avril 2020 - 11:16
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© Kirill KUDRYAVTSEV / AFP/Archives
Bientôt une application de tracking sur nos smartphones
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Emmanuel Macron l’a confirmé dans son allocution télévisée : le gouvernement travaille bien sur une application de traçage numérique des personnes contaminées par le coronavirus.
Nom du projet : Stop Covid. Objectif : éviter de nouveaux foyers de contamination en identifiant les personnes contaminées grâce à leur téléphone portable et en prévenant celles qu’elles ont pu croiser.
Identifier les interactions
Ce qui nous serait apparu il y a quelques semaines encore comme relevant de la pure science fiction, est en train de devenir réalité. Et ce sous la houlette d’un « CARE », un Comité d’analyse recherche et expertise mis en place dès la mi-mars par le président de la République.
Stop Covid, ou StopCovid, serait donc le nom d’une application que chacun pourrait télécharger sur son téléphone portable au moment de la sortie du confinement, à priori donc le 11 mai. Les personnes testées positives au Covid-19 seront alors invitées à s’y signaler, pour que l’appareil envoie un signal aux autres smartphones à proximité, et par voie de conséquence une alerte à leur propriétaire.
Imaginons que vous receviez cette alerte. Vous êtes à votre tour incité à vous faire tester (après la période d’incubation?), pour être pris en charge suffisamment tôt et vous (re)confiner.
La question des libertés individuelles
Il va de soi que le projet crée le débat sur la protection des libertés individuelles et des données personnelles. Ce à quoi le gouvernement répond en martelant trois arguments : le volontariat (déjà édifié comme ligne rouge par la CNIL), l’utilisation du bluetooth et non de la géolocalisation par GPS, et le stockage temporaire des données (sans précision sur la durée du temporaire).
Des barrières restent à franchir pour le gouvernement avant de lancer Stop Covid, en plus de la CNIL. Il lui faut d’abord recevoir l’approbation de Google et d’Apple, ce qui ne devrait être formalités puisque les deux géants travaillent eux-mêmes sur un projet de partage des informations.
Un débat au parlement, élargi à d’autres députés et sénateurs que les autres présidents de groupe, constituera également une étape incontournable. Enfin, et surtout, le projet devra recevoir l’aval de la population.
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