ExoMars : l'ESA explique pourquoi Schiaparelli s'est crashé sur Mars
Plus d'un mois après le crash, l'Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé ce qu'elle pense être arrivé à Schiaparelli, son robot de forage martien. Les premiers éléments laissent penser que l'incident est lié à la défaillance d'un outil de mesure qui a entraîné la libération du parachute et la chute du robot.
Schiaparelli devait être largué par la sonde TGO (Trace Gas Orbiter) et atterrir sur Mars le 19 octobre dernier dans le cadre de la mission ExoMars. Selon les éléments dévoilés mercredi 23 par l'ESA, le parachute s'est correctement déployé, à 12 kilomètres au-dessus du sol et alors que l'engin chutait à une vitesse de 1.730 km/h.
Or, le déploiement d'un parachute à une telle vitesse secoue forcément l'objet qui y est suspendu et entraîne d'importants mouvements de rotation et d'oscillation. L'intensité de ceux-ci aurait été supérieure à ce qui avait été envisagé par l'ESA. L'outil chargé de les mesurer (l'unité de mesure de l'inertie - IMU) aurait donc été dépassé et semble s'être bloqué pendant un cours instant, envoyant des données erronées.
Cela n'a duré qu'"environ une seconde", selon l'ESA, ce qui est toute de même "plus que ce qui avait été envisagé". Car l'erreur de mesure a suffi à faire croire aux systèmes de Schiaparelli qu'il avait atteint une altitude négative, alors que la sonde se trouvait encore à 3,7 kilomètres au-dessus de Mars. L'engin aurait alors déclenché sa procédure d'atterrissage, libérant le parachute et se retrouvant en chute libre.
"Ce sont encore des conclusions très préliminaires de nos investigations techniques", a précisé David Parker, directeur du programme des vols habités et de l'exploration robotique de l'ESA. Il faudra attendre début 2017 et l'examen des données par des experts indépendants pour en avoir confirmation.
Si ce crash constitue un nouvel échec pour l'ESA dans son objectif de poser un objet sur Mars après le raté de l'atterrisseur britannique Beagle 2 en 2003, il est à relativiser. Le principal objectif de Schiaparelli était de tester les technologies nécessaires à un atterrissage sur Mars, en vue de l'arrivée d'un "rover" (robot d'exploration mobile) européen dans quatre ans.
Par ailleurs, la mise en orbite de TGO a, elle, été un succès. Et le crash de Schiaparelli a permis à l'ESA "d'apprendre beaucoup (de choses) qui contribueront directement à la seconde mission ExoMars (...) pour son lancement en 2020", précise David Parker.
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