Révolution du dépistage Covid 19 : un masque qui s'allume lorsqu'il détecte le virus

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FranceSoir
Publié le 22 mai 2020 - 12:39
Mis à jour le 24 mai 2020 - 18:46
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Révolution du dépistage Covid 19: un masque qui s'allume lorsqu'il détecte le virus
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Ani Kolleshi / Unsplash
Un masque équipé de capteurs serait capable de s’allumer lorsqu'une personne infectée respire, tousse ou éternue.
Ani Kolleshi / Unsplash

Les masques sont rapidement devenus l’accessoire préféré des gens qui reprennent les déplacements et le travail en collectivité après le confinement. Des chercheurs de Harvard et du MIT ont travaillé sur la conception d’un masque capable de détecter le COVID 19, et d’indiquer sa présence chez le porteur du masque. Cela permettrait une détection précoce du virus grâce à des capteurs qui déclenchent un signal lumineux lorsqu'une personne infectée respire, tousse ou éternue.
Ce n’est pas seulement à cause de la pandémie de coronavirus que les chercheurs de Harvard et du MIT se sont mis à développer ces masques détecteurs de contamination. Depuis des années, les bio-ingénieurs développent des capteurs capables de détecter des virus comme Zika et Ebola.
Le chercheur Jim Collins se spécialise dans les pandémies depuis 2014, et son laboratoire a commencé à développer des capteurs capables de détecter le virus Ebola. Dans le cadre d’une publication en 2016, son équipe avait adapté la technologie pour faire face à la menace croissante du virus Zika.

Ils ajustent maintenant à nouveau leur outil pour identifier les cas de coronavirus.

Un masque de détection longue durée

Les capteurs sont constitués de matériel génétique - ADN et ARN - qui se lie à un virus. Ce matériel est lyophilisé sur du tissus à l'aide d'une machine appelée lyophilisateur, qui aspire l'humidité du matériel génétique sans le tuer. Il peut rester stable à température ambiante pendant plusieurs mois, ce qui confère aux masques une durée de conservation relativement longue.

L'humidité des particules respiratoires, comme le mucus ou la salive, détecte la séquence génétique du virus. Une fois qu'ils le font, ils émettent un signal fluorescent en une à trois heures.


Ce type de masques peut-il nous prendre par surprise en révélant qu’on est contaminé?

Le signalement de la présence du virus sur un masque ou un papier est effectivement utile pour les cas où le contaminé n’est pas conscient qu’il l’est et veut se rendre dans l’espace public. Bien que très intrusive, cette mesure est semblable à des dispositifs moins fiables déjà mis en place, comme la prise de température. Elle pourrait remplacer les caméras thermiques dans les aéroports, ou les contrôles de température à l’école ou au poste de travail. Il est important de questionner le contrôle systématique de la température dans les entreprises, écoles ou aéroports, mesure peu fiable car de nombreuses personnes porteuses du virus ne développent pas de fièvre.

Collins envisage une utilité pour cette technologie dans les transports en commun, aéroports, mais aussi dans les hôpitaux. Les centres de santé pourraient l'utiliser pour les patients à leur arrivée pour éviter les contaminations dans la salle d’attente.


Un outil qui identifie rapidement les patients pour une meilleure prise en charge

Les médecins pourraient même les utiliser pour diagnostiquer les patients sur place (en attendant quelques heures), sans avoir à envoyer des échantillons à un laboratoire. Cela éviterait les retards de dépistage, qui ont entravé la capacité de nombreux pays à contrôler l´épidémie. Le port en permanence d’un tel masque éviterait ces délais de notification.
Cette technologie peut fonctionner sur le papier des masques, mais aussi sur le plastique, le quartz et le tissus. Collins estime que le projet actuel de son laboratoire en est aux «premiers stades», mais les résultats sont prometteurs.
Dans un futur proche, la détection précoce des maladies pourrait ne plus passer par les laboratoires. Des solutions d’analyse en direct des symptômes connaissent des développements très importants. Fitbit, une marque de montres connectées, a lancé un projet avec l’université de Standford  pour pouvoir détecter le coronavirus à partir des montres.

Des médecins sont équipés de ces objets connectés pour enregistrer leur fréquence cardiaque, la température de la peau, la saturation en oxygène du sang, et plus encore pour voir si ces facteurs mesurés par des appareils portables pourraient aider à identifier une maladie infectieuse comme le coronavirus avant même que les symptômes ne commencent.

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