Conflit avec les taxis : les VTC rejettent les propositions clés du médiateur

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 mars 2016 - 19:39
Image
Manifestation de chauffeurs de VTC et LOTI à Paris.
Crédits
©Thomas Samson/AFP
Les représentants des VTC attendent plus du médiateur mandaté par le gouvernement, qui a proposé en vain des solutions pour calmer le conflit avec les taxis.
©Thomas Samson/AFP
Dans leur conflit avec les taxis, les VTC ont rejeté ce mardi les propositions du médiateur Laurent Grandguillaume, dont celle d'un fonds qui serait financé par tout le secteur pour compenser la chute de la valeur des licences de taxi.

Les chauffeurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) ont rejeté ce mardi 1er mars les propositions du médiateur Laurent Grandguillaume dans la crise qui les oppose aux taxis, dont celle d'un fonds qui serait financé par tout le secteur pour compenser la chute de la valeur des licences de taxi. Dans un communiqué commun, la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR), Voitures noires et Uber reconnaissent les efforts déployés par le médiateur mandaté par le gouvernement pour "rétablir le dialogue interprofessionnel".

Tout comme lui, ils sont d'accord sur le fait qu'il est nécessaire de "repenser l'équilibre d'ensemble du secteur" et que ces prestations de service "sont génératrices d'emplois". Mais ils jugent "décalées" les "réponses sécuritaires" apportées et rejettent en bloc les propositions clés du député PS. Alors que les taxis se voient proposer des "indemnisations et des rachats de licences" , ils soulignent que le médiateur promet aux VTC et Loti (chauffeurs de transport collectif) un "renforcement des contrôles policiers" et la "création de nouvelles restrictions d'accès à la profession".

Cela aurait pour effet, expliquent-ils, de maintenir l'"asphyxie" de leur activité économique, alors que les VTC se disent déjà victimes d'un "harcèlement policier". "Il faut que les contrôles s'appliquent à tous. Aujourd'hui on stigmatise les VTC et Loti alors que des taxis continuent à refuser la carte bleue (obligatoire depuis octobre, NDLR)", a souligné un représentant du secteur ayant requis l'anonymat, ajoutant avoir "le retour de chauffeurs contrôlés trois à quatre fois dans la même journée".

Concernant la proposition d'un fonds de garantie pour les taxis qui cesseraient leur activité, pour compenser la dévalorisation de leur licence, les VTC jugent qu'il serait "incompréhensible que cela soit financé par les consommateurs et les nouveaux acteurs de la mobilité urbaine". Ils rejettent en outre une piste visant à améliorer les contrôles, à savoir la "transmission à l'administration du détail de chaque course", "dispositif qui serait gravement attentatoire aux libertés individuelles", et s'opposent "vigoureusement" à l'introduction d'un tronc commun d'examen entre les taxis et les VTC, qui s'apparenterait selon eux "à constituer un numerus clausus rampant".

"Nous nous méfions énormément car des taxis, il en sort quelques centaines par an tandis que des VTC il en sort quelques milliers. Si l'organisation des examens avec un tronc commun conduit à s'aligner à la baisse, on est morts", a expliqué à l'AFP Yves Weisselberger, président de la FFTPR. De même, ils refusent l'idée d'une signalétique "inamovible et inviolable" pour les VTC et Loti, à la place de l'actuel macaron amovible, y voyant "un frein" à leur activité et "une menace immédiate pour la sécurité personnelle des chauffeurs".

Outre les problèmes de sécurité, "cela empêcherait les chauffeurs de travailler avec des voitures de location", argumente Yves Weisselberger. Les représentants des VTC reprochent aussi au médiateur de ne prévoir "aucun dispositif pour ces 10.000 emplois [de chauffeurs au statut Loti] qui sont aujourd'hui menacés" et soulignent que depuis décembre "il est quasiment impossible de devenir VTC en France". Enfin, les VTC demandent à être placés sous la double responsabilité des ministères des Transports et de l'Economie, au lieu de l'Intérieur.

 

 

À LIRE AUSSI

Image
Manifestation des chauffeurs de taxi contre les VTC.
Guerre des taxis : les VTC gagnent la bataille des 15 minutes
Le Conseil d'Etat a définitivement annulé ce mercredi le décret obligeant les véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) à attendre 15 minutes avant de prendre en cha...
17 décembre 2014 - 17:13
Société
Image
Manifestation des chauffeurs de taxi contre les VTC.
Il se bat avec les taxis, 6 mois ferme pour un chauffeur VTC
Un chauffeur de VTC qui avait aspergé de gaz lacrymogène des taxis, lors de la grève de ces derniers jeudi 25, a été condamné à six mois de prison ferme. C'est la guer...
26 juin 2015 - 22:26
Société
Image
Manifestation de chauffeurs de VTC et LOTI à Paris.
Les VTC toujours mobilisés malgré une tentative de médiation
Les chauffeurs de VTC et LOTI poursuivent ce vendredi leurs actions à Paris, en réaction aux concessions faites par le gouvernement aux taxis. Quelques incidents entre...
05 février 2016 - 13:25
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.