Grève des routiers : mouvement très suivi, vers des blocages "au moins" jusqu'à mardi

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Pierre Plottu
Publié le 19 janvier 2015 - 17:53
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©Stéphane Mahé/Reuters
Un barrage des routiers ce lundi 19 à Carquefou, près de Nantes
©Stéphane Mahé/Reuters
L'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a lancé un préavis de grève reconductible largement suivi par les chauffeurs routiers, qui ont procédé à de nombreux blocages de sites industriels ce lundi 19. La poursuite de ces opérations est prévue "au moins jusqu'à mardi", ont annoncé les syndicats.

La démonstration de force est réussie. Depuis dimanche 18 à 22h, les chauffeurs routiers ont entamé une grève reconductible afin de faire pression sur le patronat, à la veille des Négociations annuelles obligatoires (NAO) lors desquelles sont notamment discutées les augmentations salariales par branche. Très suivi, le mouvement a notamment engendré le blocage de nombreux sites industriels et un pic de 720 kilomètres de bouchons a été enregistré par Bison Futé, ce lundi matin.

Au total, une cinquantaine d'opérations ont été menées sur l'ensemble du territoire. Pour autant, "l'objectif n'est pas de bloquer la population mais de toucher les employeurs", a assuré Pascal Goument, de la CFTC-GND, à Europe-1. La poursuite des opérations est prévue "au moins jusqu'à mardi" 20, annoncent d'ores et déjà les syndicats.

Ce sont surtout des sites industriels ainsi que des zones d'activité qui ont été visés. Comme à Paris, où le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), le premier port d'Ile-de-France, a été bloqué par les militants. Plusieurs actions similaires ont été menées en plusieurs points de la région parisienne (Roissy, Saint-Arnoult-en-Yvelines…), Marseille, Bordeaux, Lyon, Rennes, Nantes, Bayonne, ou encore Lille, notamment.

De nombreuses perturbations pour les automobilistes ont été recensées, par exemple sur le périphérique de Caen, totalement bouché. Toutefois, les quelque 700 kilomètres de bouchons cumulés de lundi matin (aux alentours de 9h) étaient aussi liés à de mauvaises conditions météorologiques, comme en Ardèche, département placé en alerte orange neige-verglas par Météo France. Au fil de la journée, la situation s'est améliorée pour revenir à la normale vers midi, toujours selon Bison Futé.

L'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a voulu montrer les muscles juste avant de s'asseoir à la table des négociations, prévues mardi 20 et jeudi 22, à Paris. Les syndicats réclament une augmentation globale des salaires des routiers et dénoncent la "paupérisation et la smicardisation" de la profession.

Après deux années sans revalorisation conventionnelle des salaires, l'objectif des syndicats est de décrocher cette année "une augmentation du pouvoir d'achat minimum de 100 euros" pour les coefficients minimums. Pour les autres salariés, les revendications vont jusqu'à 5% de hausse générale, réclamés par FO. Selon les syndicats, le contexte, notamment de baisse du prix du carburant ou encore grâce au CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, accordé aux entreprises), est propice à cette concession des employeurs. Un argument que ces derniers contestent, estimant "ne pas avoir les marges de manœuvre suffisantes", selon Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR, patronat), cité par Challenges.

Les NAO s'annoncent ainsi pour le moins tendues. D'autant que, sur le terrain, les routiers se disent déterminés à ne rien lâcher. De leur côté, les représentants patronaux comptent proposer une hausse des salaires de 1% à 2%, selon les coefficients. Insuffisant, répondent les syndicats de salariés.

 

 

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