Tarifs des péages : les sociétés d'autoroutes visées par une action collective
Décidément, les sociétés d'autoroutes passent un mauvais début d'année. Déjà en conflit avec le gouvernement sur leurs tarifs et leurs contrats de concession, elles sont maintenant attaquées par les usagers.
Ce vendredi Corinne Lepage, ancienne ministre d'Alain Juppé, a annoncé coordonner une action collective contre les prix des péages. Cette action, menée avec le site actioncivile.com, dénonce des tarifs qui d'une part augmentent plus vite que l'inflation, et d'autre part tiennent compte de l'amortissement des coûts de construction des autoroutes, amortis depuis longtemps selon l'ex-députée européenne.
"L'automobiliste se fait plumer! Le tarif au péage n'a plus rien à voir avec le coût du service. On ne peut continuer ainsi", a déclaré Corinne Lepage au Parisien. Selon elle, le prix des péages et aujourd'hui supérieur de 20% environ à ce qu'il devait être. Afin de réunir un maximum de plaignants pour cette action collective, elle appelle les usagers à envoyer à actioncivile.com leurs tickets de péages ou relevés de compte.
Pour être recevable, le paiement doit avoir eu lieu il y a cinq ans au plus et concerner les autoroutes A1, A6, A7, A9 ou A13. Ceux qui ont été construits "sous le général de Gaulle" et dont le "coût de construction est amorti depuis longtemps, contrairement à ce que prétendent les concessionnaires pour faire grimper les prix". Les plaignants ont jusqu'au 30 juin prochain pour se manifester.
Corinne Lepage espère rassembler "plusieurs dizaines de milliers de demandes, peut-être jusqu'à 50.000". Ce vendredi matin à 10 heures, déjà près de 3.000 usagers s'étaient manifestés alors que l'indemnité espérée n'est que de 66 euros.
Les sociétés d'autoroutes sont en outre dans le collimateur du gouvernement pour leurs pratiques tarifaires. Matignon avait déjà annoncé fin janvier un gel des prix en 2015. Les tarifs pratiqués par les sociétés concessionnaires d'autoroutes ont déjà été montrés du doigt par un rapport de la Cour des comptes de 2013 et un autre de l'Autorité de la concurrence. La possibilité que l'Etat mette fin aux contrats de concession a été évoquée, mais racheter les autoroutes représenterait un énorme investissement à l'heure de la réduction des dépenses publiques.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.