Air France : l'impact de la grève dépasse les 40 millions d'euros selon la compagnie
L'impact financier des quatre jours de grève observés depuis samedi par les syndicats de pilotes d'Air France dépasse probablement "les 40 millions d'euros", a déclaré ce mardi 14 à l'AFP le PDG d'Air France Frédéric Gagey.
Une rencontre "d'ici la fin de la semaine pour une reprise du dialogue dans un contexte qui n'est plus un contexte de grève" sera proposée aux syndicats, a-t-il ajouté précisant que la compagnie a "réussi à tenir 80% des vols". Il a estimé qu'il s'agissait d'une "grève perdante pour Air France".
"Je pense qu'on dépasse les 40 millions, mais les chiffres définitifs seront publiés lors des résultats du premier semestre", a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique précisant qu'il "faut également voir quel sera l'impact dans la durée, c'est-à-dire à quelle vitesse les clients reviennent". "40 millions, c'est (le coût d')un avion et demi en moyen-courrier, c'est beaucoup d'argent", a-t-il poursuivi.
Revenant sur la question du partage d'activité long-courrier entre Air France et KLM qui est au coeur du conflit entre les pilotes et la direction, M. Gagey a répété qu'il "y a certaines demandes qui ne peuvent pas se discuter dans la période actuelle où on attend l'arrivée de Jean-Marc Janaillac", le nouveau PDG du groupe Air France-KLM qui succèdera à Alexandre de Juniac le 4 juillet.
Répondant à des reproches des syndicats, il a affirmé que la direction n'avait "absolument pas pratiqué la chaise vide". "On nous a reproché d'avoir pendant le week end passé du temps auprès des salariés qui travaillaient pour essayer de limiter l'impact de ce mouvement. Dans ces moments, là il est important que le management soit présent auprès des salariés qui déployaient de l'énergie pour limiter l'impact sur les passagers", a-t-il poursuivi.
Les syndicats s'étaient étonnés vendredi que le PDG n'accorde pas sa priorité à la reprise des négociations en vue de lever la grève. Il y a eu cependant des contacts durant le week end, le samedi le DRH d'Air France Gilles Gateau a ainsi appelé la direction du SNPL, a précisé M. Gagey.
Le PDG a regretté la tenue de cette grève "alors qu'Air France a fait (en 2015) un vrai pas de redressement. L'an dernier les résultats des deux compagnies (Air France et KLM) étaient comparables, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps", a-t-il ajouté.
"C'est une grève perdante pour Air France. Je comprends ce besoin d'exprimer les ambitions, le besoin de croissance, mais ce n'est pas en (...) limitant la capacité financière de la compagnie qu'on favorise le potentiel d'ambition pour Air France", a-t-il poursuivi.
Les syndicats de pilotes représentatifs à Air France ont rejeté jeudi un nouveau protocole de fin de conflit transmis par la direction et annoncé une grève de quatre jours à partir de samedi. Mardi soir, ils ont indiqué qu'ils décideraient "dans les prochains jours" des suites à donner au mouvement.
Les pilotes grévistes s'opposent au changement de certaines règles de calcul de leur rémunération, décidé par la direction au 1er juin, et réclament des garanties sur la pérennité d'Air France, menacée selon leurs représentants par le développement des autres filiales du groupe Air France-KLM (Transavia, Hop et KLM).
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