Alstom : les salariés de Belfort dans l'attente de réponses de leur direction

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 septembre 2016 - 14:40
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Une manifestation à Belfort.
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©Sébastien Bozon/AFP
Le PDG d'Alstom doit venir s'expliquer lundi après-midi devant les représentants des salariés qui, dans l'attente des "réponses" du gouvernement, ont appelé tous les salariés à la grève mardi.
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C'est une semaine décisive pour le site Alstom de Belfort, menacé de quasi-fermeture: le PDG doit venir s'expliquer ce lundi après-midi devant les représentants des salariés qui, dans l'attente des "réponses" du gouvernement, ont appelé tous les salariés à la grève mardi.

Un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire consacré à la stratégie d'Alstom et à l'usine historique du constructeur ferroviaire, où 400 emplois sur 480 sont menacés, est prévu à partir de ce lundi 26 à 14h30 au siège du groupe à Saint-Ouen, près de Paris, en présence du PDG Henri Poupart-Lafarge.

Il s'agit du premier face-à-face entre le PDG et les représentants du personnel depuis que le groupe a annoncé, il y a bientôt trois semaines, son intention d'arrêter la production de trains à Belfort d'ici deux ans, faute de commandes.

"M. Poupart ne peut attendre la fin de la semaine sans rien nous dire", estime Daniel Dreger, représentant CGT, convaincu que le PDG "viendra nous présenter quelque chose de nouveau". "Est-ce qu'ils vont nous présenter un plan de compétitivité, un plan avec un saupoudrage de charges sur les 12 sites français?", s'interroge le délégué. Alstom veut transférer l'activité à Reichshoffen, une commune alsacienne située à 200km. Seule l'activité de maintenance serait maintenue dans la cité franc-comtoise.

A sept mois de l'élection présidentielle, l'avenir du site de Belfort est devenu un enjeu politique national, d'autant que l'État possède 20% du capital d'Alstom. François Hollande a fait de son maintien un "objectif", soucieux d'éviter une déflagration similaire à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, en Lorraine, en début de quinquennat.

Après avoir dénoncé l'annonce "brutale" d'Alstom, le gouvernement a promis des "réponses" d'ici "la fin du mois" pour sauver l'usine, d'où est sorti le premier TGV en 1971 et dont dépendent près de 900 emplois indirects.

Mardi, les "Alsthommes" se feront entendre. Les 9.000 salariés du groupe en France sont appelés à la grève par l'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) qui organise une manifestation à 11h00 devant le siège. Symboliquement, ils ont choisi d'affréter un TGV pour venir de Belfort et d'Ornans (Doubs). Entre "1.000 et 1.500 personnes" sont attendues, d'après un des organisateurs.

Le même jour, M. Poupart-Lafarge sera auditionné à l'Assemblée nationale par la commission des Affaires économiques. Pour faire revenir Alstom sur sa décision, le gouvernement cherche les moyens d'apporter "des commandes" au groupe, qui globalement est en très bonne santé, rappellent les syndicats. En coulisses, l'exécutif a ainsi mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l'achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.

Les syndicats s'attendent à être de nouveau reçus en fin de semaine par le secrétaire d'État à l'industrie, Christophe Sirugue, qui leur a promis "des actes", rappelle Thierry Muller, représentant CFDT. Mais aucune date n'est inscrite dans l'agenda de M. Sirugue diffusé lundi.

Samedi, des milliers de personnes (3.500 selon la police, 5.000 selon la mairie) ont défilé à Belfort où la quasi-totalité des commerçants avaient fermé boutique en signe de solidarité avec les "Alsthommes". "Si l'Alstom ferme, on est tous foutus", pouvait-on entendre.

"Nous demandons au PDG (du groupe industriel) et au gouvernement de donner les commandes nécessaires à la survie du site", a réclamé le maire (LR) Damien Meslot. "Nous ne sommes pas décidés à courber l'échine".

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