Blablacar remporte une première manche contre les autocars en Espagne

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 février 2016 - 16:49
Image
Frederic Mazzella, fondateur de Blablacar.
Crédits
©Patrick Kovarik/AFP
Frederic Mazzella, fondateur de BlablaCar.
©Patrick Kovarik/AFP
La justice espagnol a tranché en faveur de Blablacar, du moins pour l'instant. Elle a refusé de suspendre l'activité de la start-up française à la demande des compagnies espagnoles d'autocar qui l'accusent de concurrence déloyale.

Le champion européen du covoiturage Blablacar a remporté lundi une première manche contre les compagnies d'autocar espagnoles qui l'accusent de concurrence déloyale, la justice ayant refusé de suspendre son activité à titre préventif.

La confédération espagnole de transport par autobus (Confebus) demandait la suspension des activités de la start-up française dans le pays, jusqu'à ce qu'une juge puisse trancher sur le fond. Mais le juge du tribunal de commerce de Madrid saisi de l'affaire a refusé d'appliquer une telle mesure conservatoire.

Il fait valoir dans sa décision que Confebus "tolèrait depuis longtemps" la présence de Blablacar, implanté en Espagne depuis 2009, et que la confédération devait encore prouver que l'entreprise faisait de la concurrence déloyale à ses membres. Le juge ajoute que prendre une décision conservatoire reviendrait à anticiper "les résultats de la décision sur le fond", dans ses conclusions publiées par le tribunal.

Aucune date n'a encore été fixée pour le procès, a indiqué l'avocate de Blablacar, Guillermina Ester-Rodriguez, du cabinet Perez-Llorca. "C'est un motif de satisfaction", a immédiatement réagi le responsable de la start-up pour l'Espagne et le Portugal, Jaime Rodriguez.

L'Espagne a été le premier pays où la start-up parisienne s'est développée à l'international, après son lancement en France en 2006. Elle est aujourd'hui l'un de ses quatre plus importants marchés, avec 2,5 millions d'usagers sur un total de 25 millions dans 22 pays dans le monde, en majorité en Europe, mais aussi au Brésil, au Mexique ou en Inde. Blablacar vient de s'implanter en République tchèque et en Slovaquie, a indiqué Guillermina Ester-Rodriguez.

L'activité de Blablacar consiste à mettre en contact via son site internet des conducteurs ayant des places libres dans leur voiture et des passagers intéressés par un trajet entre deux villes. L'entreprise, elle, empoche au passage une commission. La confédération patronale espagnole de bus Confebus n'y voit rien d'autre qu'une concurrence illégale et un danger pour les 88.000 salariés du secteur.

Selon Confebus, la chute du nombre de passagers transportés par autocars ces dernières années -conséquence de la crise économique jusqu'en 2013, de la concurrence féroce du rail et de l'essor du covoiturage- a rendu sa démarche nécessaire. Blablacar continue à "faire du transport public sans respecter la loi", a assuré lundi son coprésident, Rafaël Barbadillo, se disant confiant dans la décision que prendra le juge sur le fond.

La jeune pousse françaises, qui a rejoint en septembre 2015 le club très fermé des entreprises non cotées en Bourse valorisées à plus d'un milliard de dollars, insiste sur le fait que son rôle se limite à jouer les intermédiaires entre particuliers.

Blablacar n'intervient en rien dans les trajets proposés et veille à ce que les conducteurs se contentent de partager les frais de transport, sans gagner d'argent, assure son responsable pour la péninsule ibérique.

La montée en puissance de start-up comme Blablacar, actives dans "l'économie du partage", chamboule profondément l'économie traditionnelle et ne va pas sans créer des remous. La lutte des autocars contre Blablacar revient à "vouloir mettre des barrières à l'océan", estime Sandra Sieber, professeure à l'école de commerce IESE. Les nouveaux venus comme Blablacar proposent selon elle des services plus performants "et la logique veut qu'ils finissent par s'imposer".

L'Américain Uber, numéro un mondial de location de voitures avec chauffeur s'est attiré les foudres des taxis, mais aussi des autorités dans plusieurs pays d'Europe dont la France et l'Allemagne et jusqu'au Brésil. En Espagne, le même juge a suspendu provisoirement en décembre son application UberPop, qui permet à quiconque de s'improviser chauffeur en ville.

La plate-forme californienne d'hébergement chez l'habitant Airbnb est pour sa part critiquée par les hôteliers, mais aussi par des Etats qui voient leur échapper une source de revenus.

 

À LIRE AUSSI

Image
Des utilisateurs du covoiturage.
BlaBlaCar surfe sur la vague des départs en vacances
Le site de covoiturage BlaBlaCar carbure particulièrement pendant l'été. En effet, partir en vacances en covoiturage semble s'installer dans les mœurs françaises.L'ent...
24 juillet 2015 - 17:46
Tendances éco

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.