Crédit : la dette des ménages et des entreprises s'envole, Bercy sonne l'alarme

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La rédaction de France-Soir
Publié le 20 mars 2019 - 13:46
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Les logos de banques françaises.
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©Damien Meyer/AFP
Le niveau d'endettement des acteurs privés français ne cesse de grimper.
©Damien Meyer/AFP

Lundi 18, le Haut conseil de la stabilité financière (HCSF) dépendant de Bercy a exigé des banques qu'elles augmentent leurs réserves pour faire face au risque de ralentissement du crédit. Les acteurs privés français (ménages, entreprises) empruntent largement plus que le niveau de la croissance faisant craindre pour la stabilité en cas de resserement de l'accès aux financements bancaires.

C'est la possible bombe à retardement qui menace l'économie française. Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a demandé lundi 18 aux banques hexagonales de constituer des réserves supplémentaires pour faire face à l'envolée du crédit qui ne correspond plus à l'accroissement "réel" de l'économie.

En 2018, alors que la croissance française s'élevait à 1,5%, les crédits accordés par les banques aux ménages ont augmenté de 6%, dopés par les taux bas de la Banque centrale européenne. Or, cet emballement des taux pourrait se trouver brusquement freiné, notamment si la BCE change de stratégie, ce qui représenterait un coup de frein brutal à l'économie et ferait plonger la croissance qui reste modeste.

Le HSCF, qui dépend de Bercy, demande donc aux banques de se constituer un "coussin contra-cyclique", soit qu'elles gardent des réserves (voire qu'elles augmentent leur capital) pour garder des fonds à mettre à disposition en cas de brusque retournement du crédit. A l'issue de leur réunion en début de semaine, il a été exigé des banques de se constituer une surcharge représentant 0,5% de leurs actifs pondérés par les risques d'ici 2020 (contre 0,25% actuellement). Les établissements bancaires se plient de mauvaise grâce à ces précautions qui représentent pour elles des obligations de conserver des fonds sans pouvoir les exploiter, ce qui représente pour elle une régulation excessive par rapport à leurs homologues américaines.

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Mais cette évolution, si elle peut paraître technique, montre aussi que le niveau d'endettement privé en France atteint des seuils alarmants. La dette des ménages et des entreprises réunies représente aujourd'hui 133% du PIB (soit nettement plus, par exemple, que la dette publique qui frôle les 100%). C'est 15 points de plus que la moyenne de la zone euro. Et la tendance ne semble pas s'inverser, la machine continuant à s'emballer selon les derniers chiffres de janvier 2019 (+6%), concernant tous les domaines de l'endettement privé, des entreprises aux crédits à la consommation en passant par l'emprunt immobilier dont la durée ne cesse de s'accroître.

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