Fusion Renault-Fiat Chrysler : y'aura-t-il des emplois supprimés ?

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DD.
Publié le 28 mai 2019 - 19:55
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A l'usine Renault de Cléon, en Seint-Maritime, le 6 juin 2017
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© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives
L'engagement est pris de conserver tous les sites, mais quid des emplois?
© CHARLY TRIBALLEAU / AFP/Archives

Le projet de fusion entre Renault et Fiat Chrysler reste encore flou: si les deux entreprises semblent s'engager pour conserver tous les sites de production, les choses sont moins claires pour les emplois alors que le mariage entre les deux promet, au moins sur le papier, des synergies considérables.

C’est l’annonce qui pourrait durablement marquer le secteur de l’automobile et qui agite aussi bien Bercy que les marchés (qui réagissent pour l’instant positivement): la fusion possible entre Renault et Fiat Chrysler (FCA). Les deux constructeurs ont démarré des négociations qui, si elles aboutissent, donneront naissance à un géant mondial représentant –pour l’instant- 8,7 millions de véhicules chaque année selon Fiat Chrysler.

Mais rapidement, un autre spectre a émergé: cette fusion conséquente pourrait-elle entraîner des suppressions d’emplois ? Fiat Chrysler s’est en effet félicité qu’un tel projet permettra des synergies annuelles d’un montant de 5 milliards d’euros. Autrement dit, très probablement, des doublons de postes et donc le risque que certains soient supprimés, un même poste fournissant les deux constructeurs.

La question est suffisamment délicate sur le plan politique pour Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, s’en empare. Interrogé ce mardi 28 sur RTL, le locataire de Bercy a confirmé qu’il exigera de la part de Renault "la préservation des emplois et des sites industriels en France". Fiat Chrysler de son côté a assuré que la fusion éventuelle n’entraînerait aucune fermeture d’usines.

Lire aussi: Fiat Chrysler veut fusionner avec Renault pour former le N°3 mondial

Mais ces annonces restes floues: ne pas fermer d’usines ne signifie pas la garantie des emplois déjà existants et "la préservation des emplois" reste une formule bien vague. Et Bruno Le Maire a confirmé que l’Etat français aurait une part réduite (et donc une influence moindre) dans l’actionnariat du futur géant : détenteur de 15% du capital de Renault, il passerait à 7,5% après le mariage entre l’entreprise française et l’italo-américaine. Le ministre se veut malgré tout rassurant, expliquant "ce qui garantit les emplois (…) ce n’est pas la présence de l’Etat au capital, c’est la capacité d’investir dans les nouvelles technologies". Manière peut-être aussi détournée de dire que l’Etat sera impuissant face à certaines décisions d’un groupe dont il ne sera qu’un actionnaire très minoritaire. Le ministre a confirmé d’ailleurs qu’à court terme, cette part n’augmentera pas.

Dans un communiqué publié ce mardi (voir ici), la CGT-Renault a fait part de son hostilité au projet considérant "qu’il n’y a rien de bon à attendre d’une fusion Renault FCA" et que "le projet de fusion Renault-FCA ne peut qu’alourdir la facture pour les salariés de Renault".

Voir aussi:

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