Grève Air France : situation stable ce weekend, mais attention aux perturbations inattendues
Ce samedi 30, le trafic était conforme aux prévisions de la veille et devrait se maintenir dimanche avec "plus de 80%" de vols assurés, selon le transporteur, qui prévoit un taux de grévistes de 41% chez les personnels navigants commerciaux (PNC), les syndicats évaluant eux la mobilisation à 70%.
Mais "des annulations et des retards de dernière minute ne sont pas à exclure", prévient la compagnie dans un communiqué. "Des difficultés dans la composition des équipages sont également susceptibles d'entraîner des limitations dans le nombre de passagers par vol", précise-t-elle.
De fait, vendredi, une annulation avait eu lieu à chaud pour un vol à destination de New Delhi et quelque "1.000 personnes" ont dû être débarquées ou n'ont pu monter à bord de leur avion en raison d'un manque de personnels, selon le directeur général adjoint d'Air France, Pierre-Olivier Bandet.
Pour des raisons de sécurité, il faut compter un steward ou une hôtesse au minimum à bord d'un avion pour une paire de portes, ainsi qu'un employé pour 50 passagers. Ainsi, pour un long-courrier doté de 4 paires de portes, il faut au minimum 4 PNC, explique le porte-parole du syndicat SNPNC-FO, Christophe Pillet. Mais avec seulement 4 PNC, cela "limite la capacité à 200 sièges sur un avion où on peut en avoir plus de 300. Pour 250 passagers, il faut un cinquième PNC", poursuit-il.
En plein pic estival, Air France devait convoyer quelque 150.000 passagers chaque jour ce weekend. Sur environ "30.000 personnes" touchés chaque jour par la grève, selon M. Bandet, près de 10% le sont en raison des limitations de capacité à bord, dont ils sont généralement prévenus en amont. Mais "il se peut que pour des raison indépendantes de la grève", des personnels "ne puissent pas se présenter" au départ, ce qui oblige "à limiter à chaud" les embarquements, compte tenu des faibles réserves de PNC disponibles, dit M. Bandet. "C'est très désagréable", reconnaît-il, d'autant qu'aucune "solution immédiate pour le réacheminement" ne peut être proposée aux passagers concernés.
"Hier après-midi on a reçu un sms" nous disant qu'on n'"avait plus de place sur le vol", a raconté un vacancier sur BFM TV, interrogé à l'aéroport parisien d'Orly. "Le vol est maintenu (...) Il est à l'affichage, il est à l'heure, tout va bien, sauf pour nous", a-t-il déploré. "On ne peut pas partir le 5 août", date proposée comme "solution de repli", a ajouté sa compagne pour expliquer sa présence à l'aéroport.
A Orly, un quart des vols sont annulés samedi au départ (26 vols sur 102) et à l'arrivée (28 sur 104), selon des sources aéroportuaires. Aucune annulation à chaud n'a eu lieu, selon ces mêmes sources. Dimanche, une amélioration est attendue à Roissy avec 80% de moyen-courriers maintenus contre 70% samedi.
Les PNC, en grève jusqu'à mardi soir à l'appel du SNPNC-FO et Unsa-PNC (45% des voix), refusent que l'accord collectif fixant les règles de travail, de rémunération et d'avancement, en vigueur jusqu'au 31 octobre, ne soit prolongé que pour 17 mois, comme le propose Air France. Les pourcentages donnés par Air France incluent l'activité de la filiale Hop! qui assure les trajets intérieurs, même si son personnel n'est pas en grève.
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