Isère : les salariés d'Ecopla espèrent reprendre leur entreprise pour ne pas disparaître
Leurs clients les soutiennent, les banques leur font confiance et la région Auvergne-Rhône-Alpes est prête à débloquer pour eux une aide spéciale. Pourtant, la vingtaine de salariés d’Ecopla à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère), la dernière entreprise hexagonale des barquettes alimentaires en aluminium, qui est prête à reprendre la société en pleine liquidation judiciaire n'est pas sûre de pouvoir parvenir à ses fins. Sentant le en effet le vent tourner, ces travailleurs ont créé une Scop (société coopérative) pour se porter candidat à la succession de l’actuel actionnaire sino-australien qui a laissé l’entreprise dans un état financier catastrophique. Ils ont réuni pour ce projet pas moins de 2,3 millions d’euros issus d’indemnités de licenciement, de prêts de banques coopératives et de fonds de revitalisation de l’État pour les bassins d’emploi en difficulté
Problème: la Cour d’appel de Grenoble étudie ce mercredi 5 le projet de reprise des salariés, qui avait été rejeté dans un premier temps par le tribunal de commerce. Ce dernier avait en effet préféré l’offre faite par Cuki Cofresco, une société italienne qui, pourtant, mettait sur la table une offre n’incluant aucune reprise d’employés. La société transalpine était seulement prête à débourser 1,5 million d’euros pour racheter les machines. Le régime de garantie des salaires (AGS), l’organisme patronal de mutualisation du risque de défaut de paiement des salaires, qui est un créancier d’Ecopla, est favorable à l'offre italienne et ne fait pas confiance à la Scop qui ne leur propose que 100.000 euros de règlement de dettes.
Dans l’attente du jugement en appel, les salariés veillent sur les machines de crainte que Cuki Cofresco ne vienne les récupérer sans attendre le verdict définitif. Les employés d’Ecopla espère surtout profiter d’un contexte favorable, avec notamment l’intervention de l’Etat dans le sauvetage d’Alstom, pour faire pencher la balance en leur faveur. Fin septembre, la région Auvergne-Rhône-Alpes a promis une aide exceptionnelle de 400.000 euros pour ne pas "perdre le savoir-faire de la seule entreprise française spécialisée dans la fabrication d’emballages métalliques légers". Au plus niveau de l'Etat, le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin a confirmé son soutien pour le projet de reprise de la Scop.
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