La Banque de France abaisse ses prévisions pour la croissance française à 1,3%

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 décembre 2016 - 09:59
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Bercy ministère de l'Economie et des Finances
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La Banque de France a abaissé sensiblement ses prévisions de croissance pour la France de 2016 à 2018, en raison notamment d'une "dégradation de l'environnement international".
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La Banque de France a abaissé sensiblement ses prévisions de croissance pour la France de 2016 à 2018, en raison notamment d'une "dégradation de l'environnement international", qui devrait peser sur la demande extérieure et sur le pouvoir d'achat des ménages.

Dans ses prévisions macroéconomiques semestrielles publiées ce vendredi 9, la banque centrale française anticipe une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,3% en 2016 et 2017, puis 1,4% en 2018, avant un très léger rebond en 2019 (1,5%).

C'est moins que ce qu'elle prévoyait jusqu'alors: l'institution monétaire tablait sur une croissance de 1,4% cette année, puis 1,5% en 2017 et 1,6% en 2018. La révision à la baisse, de 0,2 point pour les deux prochaines années, est donc "significative", a-t-elle reconnu. "C'est une croissance qui résiste mais qui reste à un niveau un peu bas par rapport à la moyenne de nos partenaires européens", a souligné le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, interrogé sur BFM Business.

Selon la banque centrale, l'économie devrait pâtir l'an prochain "de perspectives de demande extérieure adressée à la France moins favorables, notamment en raison de l'impact du Brexit".

Les hypothèses d'exportations sont ainsi abaissées de 0,3 point en 2017 puis 0,6 point en 2018 par rapport aux dernières prévisions. Cela ne devrait pas empêcher néanmoins les exportations de se redresser. La contribution du commerce extérieur à la croissance, très négative en 2016, redeviendrait ainsi neutre de 2017 à 2019.

L'économie française, en outre, ne devrait plus bénéficier des effets de la baisse du prix du pétrole, à l'origine de gains importants en termes de pouvoir d'achat ces deux dernières années. "Depuis le premier trimestre 2016, le prix du pétrole a rebondi et il devrait continuer à se redresser progressivement jusqu'en 2019", souligne l'institut monétaire, qui prévoit une "décélération de la demande intérieure", après un pic en 2016.

La consommation des ménages ne devrait ainsi augmenter que de 1,2% l'an prochain, après une hausse de 1,5% cette année, sur fond de légère reprise de l'inflation, qui se redresserait à 1,2% en 2017 et 1,4% en 2018, après un niveau quasi nul cette année (+0,3%). L'économie française, en revanche, devrait continuer à bénéficier l'an prochain d'un fort soutien via la politique monétaire accommodante de la banque centrale européenne (BCE), qui "continuerait à maintenir les taux d'intérêt nominaux à des niveaux bas".

L'investissement des entreprises, principal moteur de la croissance avec la consommation, devrait ainsi se maintenir à un niveau élevé, même si le rythme de progression serait moins important qu'en 2016 (+1,8% après +3,3%). La demande publique est quant à elle légèrement revue à la hausse (+ 0,2 point en 2017), en raison des différentes mesures annoncées début 2016 par le gouvernement, en faveur notamment de l'emploi, des agriculteurs ou de la sécurité.

Cette situation devrait empêcher une amélioration franche des finances publiques, selon l'institution monétaire, qui parie sur un déficit public de 3,1% l'an prochain... au-dessus donc du cap fatidique des 3% fixé par Bruxelles.

A l'image de la Banque de France, la quasi-totalité des organismes internationaux ont révisé à la baisse ces derniers mois leurs prévisions pour la croissance française. La Commission européenne prévoit ainsi 1,3% de croissance cette année, puis 1,4% en 2017, tandis que l'OCDE parie respectivement sur 1,2% et 1,3%. Le gouvernement, dans ce contexte, a également fini par abaisser son hypothèse pour 2016, à un niveau toutefois supérieur à celui des institutions internationales (1,4%). Il a en revanche maintenu inchangée sa projection pour l'an prochain, à 1,5%, tout comme sa prévision de déficit public, à 2,7%.

Un objectif qu'avait déjà qualifié d'"improbable" le Haut conseil des finances publiques (HCFP), organisme chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires, qui avait jugé par ailleurs "optimiste" une croissance de 1,5% l'an prochain. "Les 3% sont importants, parce que c’est la condition de notre crédibilité en Europe", a insisté pour sa part François Villeroy de Galhau. "Et ça vaut pour le gouvernement actuel comme pour les gouvernements futurs, quels qu'ils soient".

 

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