La Poste veut doubler les embauches de facteurs pour calmer la crise interne
Sur la table, des embauches. La direction de La Poste a décidé d’abattre la carte du recrutement, au dernier jour des négociations sur les conditions de travail des facteurs jeudi 12, pour essayer de calmer le jeu face aux syndicats. Ces derniers ne cessent en effet d’alerter sur la situation de quasi-rupture dans la distribution du courrier, poussant les facteurs supporter des conditions de travail de plus en plus dégradées, ayant pu en pousser certains jusqu’au suicide.
La Poste est en effet confrontée à une baisse, sans doute irréversible, du volume de courrier distribué. Il a baissé de 30% entre 2008 et 2015. Pour faire face à cette baisse de l’activité, La Poste a supprimé des postes (entre 3.000 et 5.000 en moins… par an, depuis 2005). Une purge des effectifs qui a contribué, selon les syndicats, à la situation de blocage actuel: le nombre de facteurs baissent trop rapidement pour la masse de courrier qu’il reste malgré tout à distribuer. Et La Poste, elle, ne souhaitait pas s’engager sur des embauches durables pour corriger cette situation, face à un déclin du courrier qui va continuer.
La Poste a finalement décidé de lâcher du lest en promettant l’embauche 3.000 CDI pour 2017 (contre 1.500 dans une précédente prévision). "C’est pas mal, mais il faut voir d’où on part" affirme Eddy Talbot de SUD-PTT, deuxième syndicat dans la branche courrier. Et les partenaires sociaux avertissent qu’il s’agit uniquement d’un premier pas, qui va rapidement devenir insuffisant: "À la distribution, on n’a même plus de marge de manœuvre, donc 3.000 c’est un chiffre homéopathique". Le message est envoyé.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.