Les caisses automatiques dans les supermarchés favorisent le vol
Elles se multiplient année après année et le mouvement ne va pas s'arrêter. Mais les caisses en libre service dans les grandes surfaces ont une conséquence négative pour les magasins qui s'en équipent: elles font grimper en flèche le vol dans les étalages.
Selon un article d'Emeline Taylor, criminologue britannique, publié en mai dans The Conversation, la hausse du nombre de caisses en libre service –il y en aura 325.000 en France en 2019– va de pair avec le chiffre en hausse de marchandise volée dans les rayons. Y a-t-il un lien entre les deux? Pour la chercheuse la réponse est oui.
Et pour cause: les clients profiteraient des faiblesses de sécurité de ces machines pour "gruger" le magasin lors du passage en caisse. La pratique la plus courante est celle consistant lors de l'achat de fruits ou de légumes à sélectionner sur l'écran tactile un produit moins cher que celui qui est sur la balance. Comme déposer des poires et prétendre qu'il s'agit de bananes par exemple. Plus subtil, mais très courant également assure la chercheuse, mimer le passage d'un article devant le scanner en couvrant le code barre de sa main. L'employé chargé de la surveillance des caisses aura bien du mal à repérer le geste de dissiumlation et à constater que le produit n'a pas provoqué le "bip" de rigueur, a fortiori si les clients s'enchaînent à un rythme rapide et occupent de nombreuses caisses.
Voir aussi: Oxfam dénonce les pressions de la grande distribution sur le commerce alimentaire
Conséquence, la fraude se répand et ne concerne plus seulement les personnes les plus défavorisées, mais atteint aussi celles qui peuvent tenter le coût par simple défi ou opportunité d'économiser une poignée d'euros. La chercheuse affirme qu'au Royaume-Uni, 20% des clients admettraient voler régulièrement des produits.
Un manque à gagner qui ne semble pourtant pas être suffisamment élevé par rapport à l'économie en termes de ressources humaines permises par l'installation de machines.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.