Patrick Puy, PDG de Vivcarten concède : "on a péché par arrogance parce qu'on a trop de marque"
"On a péché par arrogance parce qu'on a trop de marques, on a acheté trop d'enseignes" et "on n'est pas capable de soutenir toutes ces enseignes", a reconnu ce mercredi 25 sur RTL Patrick Puy, le PDG du groupe en difficulté Vivarte.
Le groupe d'habillement et de chaussures a annoncé mardi 24 la cession prochaine de ses marques André et Naf Naf et la suppression de plus de 700 postes.
Vivarte "souffre de trois maux", à savoir "une dette excessive", des résultats plombés par La Halle aux chaussures et l'acquisition d'un trop grand nombre d'enseignes, a-t-il estimé, alors que les représentants de l'intersyndicale doivent être reçus ce mercredi au ministère du Travail par la ministre Myriam El Khomri et le secrétaire d'État chargé de l'industrie, Christophe Sirugue. "Cela a été une erreur stratégique", a dit M. Puy, et "pour le bien" des enseignes que le groupe d'habillement va garder comme de celles qu'il va céder, "on a décidé de se libérer de quelques-unes".
Engagé dans un vaste plan de restructuration, Vivarte va se séparer de deux de ses enseignes emblématiques: André (786 salariés), et Naf Naf (860 salariés).
Concernant La Halle aux chaussures, Patrick Puy a précisé que "beaucoup de chiffres ont été donnés à tort" et qu'il y aura 707 suppressions de postes au total, dont 494 dans les 142 magasins (sur 800 environ) qui vont fermer, et le reste dans les sièges.
L'été dernier, le groupe en difficulté avait déjà annoncé la vente de Pataugas, Kookaï et Chevignon. "Les négociations sont en bonne voie, (ces enseignes) seront cédées avant l'été et je répète que les marques qu'on garde, on les garde pour les développer", a insisté le PDG de Vivarte, tout en précisant que pour André et Naf Naf, un mandat de vente serait donné ce mercredi ou jeudi.
Autre levier de la restructuration du groupe, l'annulation d'une partie de sa dette de plus de 1,3 milliard d'euros. "On va restructurer (la dette) et à la fin du mois de février, on annoncera un accord historique dans lequel les actionnaires, les créanciers abandonneront 800 millions de dette et on se retrouvera avec une dette de 570 millions", a expliqué M. Puy, réfutant l'expression de "fonds vautours" pour qualifier les actionnaires du groupe.
Cette dette "excessive" de Vivarte, selon les propres mots de son PDG, est notamment l'héritage de son rachat en 2007 par LBO (procédure de rachat d'entreprise par endettement).
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.