Privatisations : Fillon veut désengager l'Etat "là où il ne sert à rien"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 décembre 2016 - 16:47
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François Fillon va prendre un peu de repos avant de véritablement lancer sa campagne présidentielle post-primaire.
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François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, a plaidé ce jeudi pour que l'Etat "reprenne des capitaux immobilisés dans des entreprises commerciales où il a gardé des participations."

François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, a annoncé ce jeudi 1er décembre sa volonté de reprendre des privatisations pour financer de nouvelles infrastructures, lors d’un déplacement de "campagne pour la France" dans son fief sarthois.

M. Fillon a voulu "fermer le plus vite possible la parenthèse de ces trois derniers jours où (il est) resté enfermé dans le microcosme", en se rendant à Chantenay-Villedieu, dans une Sarthe où il a obtenu "un score presque digne de Cuba", de son propre aveu, soit plus de 87% à la primaire qui a fait de lui dimanche le candidat de la droite à la présidentielle.

Le parti Les Républicains réorganisé, avec des proches placés aux postes stratégiques, M. Fillon peut "redescendre sur le territoire".

S'il a prévu du repos en fin de semaine puis des consultations la semaine prochaine pour constituer son équipe de campagne, le nouveau champion de la droite entend désormais "aller chaque jour, chaque semaine à la rencontre des Français en zone rurale, dans les banlieues, dans les entreprises, dans les hôpitaux, partout où il s'agit d'aller expliquer, d'aller convaincre et entendre nos concitoyens".

M. Fillon a souligné lui-même le caractère symbolique de cette visite dans un village de 874 habitants où il a "commencé sa campagne de 1981 pour les législatives" qui lui a permis de s'ancrer politiquement dans la Sarthe -bien qu'il soit depuis 2012 député de Paris.

Chantenay-Villedieu est "un symbole d'une France rurale qui souffre en silence et qui a besoin d'être soutenue, aidée, libérée" face aux "charges, aux carcans, aux contrôles, aux contraintes, aux normes", selon lui.

Alors que des membres de son parti, comme le maire de Tourcoing (Nord), Gérald Darmanin, se sont ouvertement inquiétés de la capacité du nouveau champion de la droite à capter le vote de l'électorat populaire, tenté par le Front national, M. Fillon a dit qu'il était "très important" pour lui "de réussir à convaincre les Français qui peuvent être désespérés, qui peuvent être tentés par ce vote extrémiste, de venir voter pour un candidat qui ne fait aucune démagogie, qui est exactement le contraire des populistes".

Dépeint par ses adversaires de gauche ou de l'extrême droite comme le fils spirituel de l'ancienne "Dame de fer" britannique Margaret Thatcher, il a vanté sa "campagne pour la France".

Devant les élus selon lesquels "tout n'est pas rose" localement notamment à cause des baisses de dotations aux collectivités locales, M. Fillon a d'ailleurs plaidé pour que l'Etat "reprenne" ses investissements dans de nouvelles infrastructures de transport (canaux, lignes de chemin de fer) ou le très haut débit "sur la moindre parcelle du territoire national", clé de voûte d'après lui du développement économique du monde rural.

"Le pays est terriblement endetté, il va devoir faire face à la remontée des taux d'intérêt dans les prochains mois ou les prochaines années. Comment investir quand on n'a pas d'argent? Moi je veux reprendre les privatisations, que l'Etat sorte des entreprises du secteur commercial où il n'est pas absolument nécessaire", a proposé M. Fillon.

Invité à préciser les privatisations qu'il visait, M. Fillon a dit "poser un principe (...): l'Etat peut avoir vocation à venir de manière ponctuelle dans une entreprise comme nous l'avons fait quand j'étais Premier ministre dans les Chantiers de l'Atlantique. Mais il n'a pas vocation à rester indéfiniment dans ces entreprises".

L'Etat français est aujourd'hui présent au capital de 81 entreprises, via l'Agence des participations de l'Etat (APE). La valeur de ses participations représentait fin avril près de 90 milliards d'euros.

Parmi les entreprises situées dans son périmètre figurent plusieurs poids lourds, comme la SNCF, Orange ou Areva. Le montant de ses participations sont toutefois très variables: l'Etat possède ainsi 32,8% du capital d'Engie (ex-GDF-Suez), 19,7% de Renault, mais 85,3% du capital d'EDF.

En 2015, l'Etat a touché 3,9 milliards d'euros de dividendes des entreprises dont il est actionnaire.
 

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