Procès Heetch : la start-up doit faire face à 1.500 taxis qui se sont portés parties civiles
Le procès de Heetch, application de transports entre particuliers destinée aux jeunes noctambules, a commencé jeudi à Paris, avec près de 1.500 parties civiles, essentiellement des taxis qui se plaignent de concurrence déloyale.
Mathieu Jacob et Teddy Pellerin, jeunes dirigeants de Heetch, comparaissent pour complicité d'exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse et organisation illégale d'un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non-professionnels.
La "start-up créatrice de mobilité nocturne", comme elle se définit elle-même, est poursuivie en tant que personne morale.
UberPop, application de transport entre particuliers du géant américain Uber, avait été condamné l'été dernier pour des chefs de prévention identiques.
Heetch a lancé autour de ses ennuis judiciaires une vaste campagne de communication, relayée notamment sur les réseaux sociaux.
La défense a tenté en vain jeudi de faire annuler les poursuites, critiquant les méthodes des enquêteurs et ironisant sur les constitutions de parties civiles.
Heetch, application nocturne tournant de 20H00 à 6H00 du matin, souligne que les revenus de ses conducteurs sont plafonnés à 6.000 euros par an. Dans les faits, les "drivers" gagneraient en moyenne 1.700 euros chacun par an.
Fondée en 2013, elle annonce 30.000 conducteurs occasionnels, âgés en moyenne de 25 ans. Les usagers sont à 80% âgés de moins de 25 ans, et 70% des trajets incluent la banlieue, selon les derniers pointages communiqués par Heetch.
La société, un capital social de 10.000 euros au départ, a levé depuis environ 1 million d'euros. Elle est passée de 8 à 51 emplois.
Elle a dégagé en 2015 un chiffre d'affaires de quelque 2 millions d'euros, et essuyé une perte d'environ 12.000 euros, ont indiqué ses fondateurs à l'audience.
Le procès est prévu pour durer jeudi et vendredi après-midi. La décision devrait être mise en délibéré.
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