Réforme de l'assurance chômage : plus d'un million de chômeurs perdants ?
Selon une analyse de l'Unédic, le nombre potentiel de chômeurs impactés négativement par le projet de réforme de l'assurance chômage dépasse le million. Les dispositions prévues envisagent en effet un net recul de la couverture.
Le gouvernement n’avait pas cherché à dissimuler l’esprit du projet: les réformes de l’assurance chômage annoncées par le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, considérait qu’une baisse des garanties offertes aux chômeurs permettrait une meilleure efficacité du système. Le tout en plus d’une économie de 3,4 milliards d’euros.
Pour rappel, les dispositions prévues prévoient trois mécanismes défavorables aux assurés: primo, cotiser six mois sur 24 mois pour pouvoir toucher l’Allocation de retour à l’emploi (ARE) contre quatre mois de cotisations sur 28 mois dans le système actuel. Secundo, le système permettant à un ancien chômeur de recharger des droits après un mois de reprise de travail sera supprimé. Il faudra donc de nouveau travailler six mois. Tertio, le système de calcul de l’indemnité se basera sur une période de jours travaillés et non travaillés (et non plus seulement de jours travaillés) ce qui fera baisser le montant de l’indemnité versée.
Selon un chiffrage effectué par l’Unedic, et que révèle RTL, ce ne seront pas moins de 1,2 million de personnes qui seront impactées négativement par la réforme, si elle est adoptée en l’état. L’atteinte sera diverse: certains chômeurs ne seront plus indemnisés, d’autres seront indemnisés à un niveau plus bas, et d’autres le seront moins longtemps par rapport au système actuel.
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Mais l’Unedic concède que son estimation reste approximative, car les effets peuvent avoir tendance à se cumuler et que ce cumul est difficile à calculer. Mais certains chômeurs, notamment ceux qui enchaînent les contrats courts auxquels se succèdent des périodes de recherche d’emploi, pourraient souffrir à la fois d’une baisse de leur indemnisation, et d’une baisse de la durée de prise en charge.
Le projet gouvernemental prévoit aussi un dispositif de bonus-malus à destination des entreprises en sanctionnant notamment les employeurs qui, en recourant massivement à des contrats précaires, alimentent de fait le chômage.
Voir aussi:
Le lapsus de Muriel Pénicaud sur le chômage et la précarité
Le gouvernement serre la vis sur l'assurance chômage, les syndicats "en colère"
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