Renault : le constructeur cherche à rassurer clients et investisseurs

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 15 janvier 2016 - 18:30
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Le siège de Renault.
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©Bertrand Guay/AFP
Renault assure que ses modèles neufs répondent aux normes de vigueur.
©Bertrand Guay/AFP
Après avoir vu son action chuter de 20% jeudi, Renault assure que ses modèles neufs répondent aux normes en vigueur. La classe politique a, quant à elle, montré son soutien au constructeur français.

Le constructeur Renault cherchait vendredi à rassurer clients et investisseurs, après la révélation la veille de perquisitions et de dépassement de seuils de pollution, affirmant que ses véhicules neufs respectent les normes, mais sans parvenir à juguler la chute de son cours. Renault, dont l'action a perdu jusqu'à 20% au cours de la folle journée de jeudi, lui faisant perdre alors plus de 4 milliards d'euros de capitalisation, a assuré jeudi que ses modèles neufs, lors de leur mise en vente, répondent aux normes en vigueur.

Un dépassement de normes pour le CO2 et les oxydes d'azote a été relevé chez Renault et plusieurs marques étrangères, par les premiers résultats d'une commission technique indépendante, mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen pour vérifier que les constructeurs n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels équivalents. "Deux hypothèses" à ces mauvais résultats, selon Renault: "c'est peut-être un vieux véhicule qui a été testé", et aurait donc été vendu avant l'entrée en vigueur de la norme Euro 6.

Il peut également s'agir d'un véhicule qui a un problème. En effet, "si les véhicules (neufs) ne répondent pas aux normes, ça n'est pas normal", selon un porte-parole de Renault, indiquant qu'un tel défaut pourrait, éventuellement, nécessiter une campagne de rappel. Il a ajouté que "tous les véhicules neufs doivent être conformes à la norme Euro 6", la norme antipollution en vigueur depuis le 1er septembre 2014 pour les nouvelles homologations de voitures, et depuis le 1er septembre 2015 pour la vente des véhicules neufs. La précédente norme, Euro 5, datait de septembre 2009.

Les tests de la commission technique n'ont toutefois pas détecté de logiciels fraudeurs, hormis chez Volkswagen. La commission indépendante a testé 22 voitures, de huit marques différentes: Renault, PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW. Elle en examinera à terme 100, et ajoutera Nissan, Volvo, Suzuki et Fiat. Renault a confirmé être prêt à échanger avec les membres de la commission dès sa prochaine réunion. De même, les autres constructeurs seront invités.

Vendredi, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a indiqué que l'État, qui devait redescendre de 19,7% à 15,01% dans le capital de Renault, ne céderait pas d'action tant que le cours n'aura pas retrouvé son "prix normal". Les réactions politiques se sont succédées: le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère (Les Républicains) a jugé que Renault a été victime d'un "emballement médiatique" et n'a "en rien triché". "Est-ce qu'il n'y a pas tricherie? On n'en sait rien", a, à l'inverse, lancé la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts Emmanuelle Cosse. Selon le député écologiste Denis Baupin, membre de la commission technique, les dépassements observés sont "au moins d'un facteur 3 à 5" par rapport aux normes, sans toutefois préciser où se situe Renault.

Le constructeur a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle. La révélation jeudi par la CGT de perquisitions menées dans plusieurs de ses sites par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a provoqué un affolement à la Bourse de Paris, où l'action Renault a terminé la séance en chute de 10,28%, entraînant dans son sillage PSA Peugeot Citroën, qui a perdu 5,05%.

Vendredi vers 16H00, Renault perdait encore 4,63%, à 74,15 euros. Ces perquisitions ne sont pas en lien avec l'enquête de la commission technique, a souligné Ségolène Royal, tandis qu'Emmanuel Macron a précisé que ses services avaient procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" chez plusieurs constructeurs, dont Renault.

 

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