Retraite : les Français partent toujours plus tard (et toujours plus nombreux)

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 04 mars 2019 - 18:34
Image
Un tiers des personnes âgées vivant en maison de retraite doivent puiser dans leur épargne ou vendre une partie de leur patrimoine pour payer leur hébergement
Crédits
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Les Français partent de plus en plus tard à la retraite.
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

Selon des chiffres de la Cnav, les Français partent à la retraite en moyenne quasiment à 63 ans, soit au-delà de l'âge légal de départ.

Toujours plus tard, et cela sans même attendre le projet de réforme voulu par Emmanuel macron. Selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (la Cnav) publiés ce lundi 4, l'âge moyen du départ à la retraite en France est pratiquement de 63 ans (62,7 ans précisément). Soit une hausse de deux mois par rapport à 2017.

Pour rappel, dans la majorité des cas l'âge légal de la retraite en France (l'âge auquel on peut demander la liquidation de sa pension) est fixé à 62 ans, un seuil que le gouvernement voudrait voir augmenter. Or, dans la réalité, le Français partent déjà légèrement au-delà de cet âge légal, généralement pour améliorer le niveau de leur pension ou tout simplement atteindre le seuil permettant d'obtenir un taux plein, qui est fixé à 162 trimestres pour les personnes nées avant 1950 mais, par exemple, à 166 trimestres pour celles nées entre 1955 et 1957.

Mais si l'âge de la retraite effective recule, l'inexorable hausse du nombre de pensionnés se poursuit. En 2018, ce sont 666.423 hommes et femmes de la population active qui sont partis à la retraite. Une hausse de 5,3% en seulement un an. La pension moyenne pour une carrière complète, hors retraite complémentaire, s'élevait à 1.091 par mois, un chiffre là aussi en hausse de 3,6% en un an.

Lire aussi - Impôt à la source: mauvais montant prélevé, des retraités devront rembourser

Le gouvernement travaille actuellement sur une réforme des retraites qui pourrait s'annoncer explosive sur le plan social. L'idée principale serait de majorer via un système de points et de surcote le niveau des pensions pour un salarié liquidant ses droits au-delà de l'âge légal auquel il aurait pu le faire. Chaque année travaillée rapporterait des points, dont la valeur serait la même pour tous, et chaque année au-delà de l'âge légal permetrait à la fois de gagner plus de points, et d'augmenter la valeur desdits points (de 3% à 5% selon les projections).

Un autre scénario prévoit aussi de créer une décote, un "malus", pour les salariés qui, tout en ayant atteint l'âge de partir à la retraite, n'atteindrait pas un "âge de référence" qui serait lui calculé pour chaque salarié selon des critères liés à la carrière, ou selon la génération à laquelle appartient le futur retraité. Exemple: si un salarié atteint l'âge de la retraite à taux plein (62 ans) mais si la réforme a défini que son "âge de référence" est de 64 ans, il pourra certes liquider ses droits à 62 ans, mais ceux-ci seront minorés. Une manière, discutable, d'inciter les futurs pensionnés à retarder leur départ sans toucher sur le plan formel à l'âge de la retraite Emmanuel Macron s'était engagé à ne pas revenir sur la barre symbolique des 62 ans. Une barre qui ne correspond déjà plus à la réalité.

Voir aussi:

Plusieurs milliers de retraités dans les rues pour leur pouvoir d'achat

Retraite: une baisse des pensions de ceux qui refusent de travailler plus longtemps?

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.