Tabac : Seita va fermer deux sites en France, plus de 300 personnes menacées

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 novembre 2016 - 14:33
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Un bureau de tabac.
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Après la fermeture de l'usine de Carquefou (Loire-Atlantique) en 2014, Riom était la dernière fabrique de cigarettes en activité en France continentale.
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Seita, filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco, a annoncé ce mardi la fermeture prochaine de son site de production de Riom et du centre de recherche de Fleury-les-Aubrais. Cette décision menace plus de 300 personnes.

L'usine Seita de Riom, dernière fabrique de cigarettes en France continentale, va fermer l'an prochain, ainsi qu'un centre de recherche situé dans le Loiret, a annoncé ce mardi 29 la filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco, qui cherche des repreneurs pour ces sites qui emploient plus de 300 personnes.

Seita, numéro deux du marché du tabac en France, "a annoncé à son Comité Central d'Entreprise (CCE) réuni mardi qu'elle envisage de se désengager des sites de Riom et de Fleury-les-Aubrais en cessant les activités de production et d'analyse qui y sont effectuées", et ce à partir du "second semestre 2017", a précisé Seita dans un communiqué transmis à l'AFP. L'usine de Riom, dans le Puy-de-Dôme, compte environ 239 postes, tandis que le centre de recherche de Fleury-les-Aubrais, dans le Loiret, en compte 87.

Après la fermeture de l'usine de Carquefou (Loire-Atlantique) en 2014, Riom était la dernière fabrique de cigarettes en activité en France continentale. Seita y fabrique les paquets de cigarettes de marques Gauloises, News, JPS et Royale. Seita conserve une petite usine de cigarettes en Corse, la Macotab (Manufacture corse de tabacs) située à Furiani (Haute-Corse), qui ne produit que pour le marché local.

La filiale d'Imperial Tobacco a ajouté qu'elle "s'engage dans une phase de recherche intensive de repreneurs pour ces sites en privilégiant des solutions de reconversion susceptibles d'assurer la viabilité des sites et d'offrir des perspectives d'emploi". Une "réorganisation des fonctions support est également envisagée au sein du siège social", souligne le communiqué, sans donner davantage de précisions. La filiale française met en avant "la chute continue de ses ventes dans ses principaux marchés et la forte baisse de production qui en résulte. Imperial Tobacco est contraint d'adapter son outil industriel pour sauvegarder sa compétitivité", explique Seita, rappelant que l'industrie du tabac subit de plein fouet les conséquences "des législations européennes anti-tabac qui ne cessent de se durcir".

Le déclin de la consommation de tabac est, selon Seita, "durable et structurel en Europe: entre 2002 et 2015, le nombre de fumeurs a diminué de 37%. En France, sur la même période, les achats de tabac ont chuté de 44%", poursuit le communiqué. Imperial Tobacco, historiquement implanté en Europe, "connaît en conséquence une forte diminution de ses volumes produits. En 2016, il a produit 64 milliards d'équivalents cigarettes en moins qu'en 2012, soit une baisse de 19% de sa production", assure-t-il.

Cette baisse structurelle des volumes "crée des surcapacités de production massives, les usines européennes du groupe n'étant exploitées qu'à 50% de leur potentiel depuis 2013", martèle Seita. Seita évoque aussi un "déficit de compétitivité vis-à-vis de ses concurrents, implantés majoritairement dans les pays de l'Est où les coûts de production sont nettement inférieurs". Par ailleurs, en France, "le chiffre d'affaires de Seita a diminué de 24% entre 2013 et 2016 (soit une perte de 227 millions d'euros), et l'entreprise a perdu 7 points de parts de marché entre 2009 et 2016", regrette la filiale française.

Seita a précisé que "la procédure officielle de consultation des instances représentatives du personnel sur le projet de cessation des sites ne sera engagée qu'à compter du mois de mars 2017", Et elle assure qu'elle poursuivra la recherche de repreneurs "pendant l'ensemble de cette procédure, soit, au total, une durée pratiquement deux fois supérieure à celle prévue par la Loi Florange", qui oblige les grandes entreprises à chercher des acquéreurs pour les sites qu'elles veulent fermer. "Ça fait deux jours qu'on s'en doutait mais ils viennent de nous l'annoncer. Les gens sont un peu abasourdis. Il y a des réunions prévues dans la journée avec les cadres et les chefs d'atelier", a témoigné à l'AFP Ludovic Gotiaux, délégué syndical et délégué du personnel CGT du site de Riom. Dès la fermeture de l'usine, la fabrication des paquets de cigarettes jusqu'alors assurée à Riom devrait être transférée en Pologne et en Allemagne.

 

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