Chine : l'immobilier en pleine flambée, les autorités inquiètes
La flambée des prix de l'immobilier neuf s'est poursuivie en juin dans les grandes villes chinoises, mais des signes de tassement apparaissent, selon une étude publiée vendredi, les autorités s'inquiétant des risques financiers de cette envolée dopée par le crédit bon marché et géographiquement inégal.
Le prix moyen d'un logement neuf dans les 100 plus importantes villes du pays a bondi de 11,18% sur un an le mois dernier, après une progression de 10,34% en mai, selon une étude du cabinet China Index Academy (CIA).
Ce prix atteint désormais 11.816 yuans (1.600 euros) par mètre carré.
En glissement mensuel toutefois, la progression est de 1,32%, un ralentissement marqué après une hausse de 1,7% en mai, ajoute le CIA, rattaché au site internet immobilier Soufun.
Alors que les inquiétudes s'avivent sur les potentiels risques financiers liés à la soudaine euphorie du marché, "le durcissement des politiques dans certaines villes-clés fait progressivement effet, entraînant une diminution des transactions", soulignaient les analystes du CIA.
Si le renchérissement des prix reste fort dans des villes moyennes du centre-est comme Nankin (+3,8% sur un mois) ou Xiamen, il tend à s'essouffler, tout comme à Shanghai (+1,2%). A Pékin, les prix ont grimpé en juin de presque 2% par rapport à mai, pour atteindre 37.533 yuans le m2 (5.085 euros).
Après des années de flambée des prix, le secteur de l'immobilier et de la construction-pilier de la croissance dans la deuxième économie mondiale, avec quelque 15% du PIB chinois-a connu le marasme ces deux dernières années.
Mais les ventes immobilières se sont ressaisies depuis fin 2015, à la faveur de coups de pouce réglementaires-abaissement de l'apport exigé pour obtenir un prêt et rabais fiscaux dans certaines villes-, les autorités se montrant soucieuses de soutenir un secteur crucial et d'écouler une offre surabondante d'appartements vides dans les villes moyennes.
Enfin, le rebond des ventes immobilières et des prix doit beaucoup à l'envolée du crédit et de l'endettement sur les premiers mois de 2016, fruit d'une politique monétaire ultra-accommodante.
Avec des résultats affolants: à Shenzhen, métropole frontalière de Hong Kong, les prix ont grimpé de 63% sur un an en mars, tandis qu'ils bondissaient le même mois de 30% sur un an à Shanghai.
Mais le cocktail d'une fièvre immobilière souvent spéculative et d'une embardée des crédits-qui n'est pas sans agiter le spectre de "subprimes" à la chinoise-commence à inquiéter des gouvernements locaux, en particulier à Shanghai.
De son côté, Hefei (est), où les prix ont grimpé de 2,6% sur un mois en juin, a finalement relevé à partir de ce mois le niveau de l'apport exigé pour l'achat d'une résidence secondaire, tout en durcissant les conditions d'obtention d'un prêt immobilier, ont rapporté des médias locaux.
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