Le bitcoin s'effondre, les épargnants sont-ils ruinés ?

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DD.
Publié le 19 décembre 2018 - 15:55
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Une représentation de bitcoin
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Le bitcoin s'est effondré en 2018.
© JACK GUEZ / AFP/Archives
En un an, le bitcoin a perdu environ 80% de sa valeur, mettant en danger le principe même du "minage" de la cryptomonnaie. Cet actif a pourtant déjà connu des variations brutales.

C'était il y a un an, et déjà une éternité pour les marchés. Et notamment pour les épargnants qui, eux, ont presque tout perdu. En décembre 2017, le bitcoin, la plus connue des cryptomonnaies, valait environ 15.000 dollars (13.100 euros) l'unité. En décembre 2018, la monnaie virtuelle se négocie aux alentours de 3.000 dollars (2.600 euros) l'unité soit un effondrement de 80% en un an.

L'inflation des cours en 2017 avait amené la cryptomonnaie à des niveaux stratosphériques en considérant qu'en 2010, le bitcoin valait moins de un dollar. La chute semblait inévitable, notamment face au resserrement de la législation dans certains pays d'Asie (voir ici) inquiets de l'expansion de cet actif. Et même à 3.000 dollars, le potentiel de baisse est encore important risquant de faire perdre la totalité de la mise aux investisseurs.

Mais il y a pire encore: le bitcoin a une valeur actuelle si faible par rapport aux opérations de "minages" informatiques qui permettent de les générer que les acteurs du marché qui se sont spécialisés dans la génération de cette cryptomonnaie ferment maintenant leurs portes. La création de bitcoin nécessite en effet des installations informatiques pour effectuer les calculs des transactions permettant d'obtenir les bitcoins. Or, si les installations informatiques étaient réduites au lancement de cet actif, son expansion a nécessité des infrastructures de plus en plus complexes et consommatrices d'énergie. Rien qu'en Islande –l'une des plateformes du minage de bitcoin– la quantité d'énergie consommée par ces installations est supérieure à celle des ménages pour leur foyer. Face à cette hausse constante des coûts, le "business" ne pouvait se maintenir que dans une dynamique de hausse des cours. C'est donc l'ensemble de la chaîne de production qui est aujourd'hui menacée, et donc la pérennité du bitcoin à court terme.

Lire aussi: Les buralistes vont vendre des bitcoins, la Banque de France pas impliquée

Les plus optimistes pourront toujours espérer un retournement de la situation qui ne serait pas inédit. Lors de la précédente crise du bitcoin en 2014 –la plateforme japonaise MtGox (dirigée par un Français) avait fait faillite dans des conditions douteuses– la cryptomonnaie avait perdu 70% de sa valeur avant de repartir à la hausse. Bis repetita? C'est le souhait le plus cher des investisseurs qui ont acheté il y a un an des bitcoins à 15.000 euros en espérant que les arbres monteraient jusqu'au ciel.

Voir aussi:

Benoît Coeuré, de la BCE, compare le bitcoin à une "émanation maléfique" de la crise financière

Le bitcoin, mode d'emploi

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