Le moteur chinois cale et va tirer la croissance de l'Asie en développement vers le bas
L'essoufflement de l'économie chinoise va tirer vers le bas la croissance des pays en développement du Pacifique et de l'Asie de l'Est jusqu'en 2018, a prédit la Banque mondiale ce lundi 11, mettant en garde contre l'impact de la volatilité des places financières mondiales.
La croissance dans cette zone devrait ralentir, passant de 6,5% en 2015 à 6,3% en 2016 et 6,2% en 2017 et 2018, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale. Toutefois, les économies du Sud-Est asiatique, Vietnam et Philippines en tête, tireront leur épingle du jeu et connaîtront une croissance robuste.
Les perspectives régionales reflètent la transition graduelle de l'économie chinoise, la deuxième économie mondiale, vers un modèle plus durable, avec une croissance attendue à 6,7 % cette année et à 6,5% en 2017 et 2018, contre 6,9% en 2015, au plus bas depuis un quart de siècle.
La Chine poursuit de douloureuses réformes structurelles, cherchant à s'appuyer davantage sur les services, les nouvelles technologies et la consommation intérieure, plutôt que sur les exportations et l'industrie lourde.
En Chine, "la poursuite des réformes doit soutenir le rééquilibrage continu de la demande intérieure", déclare la Banque mondiale. "En particulier, la croissance des investissements et de la production industrielle va se modérer, reflétant les mesures pour limiter la dette publique, réduire les surcapacités industrielles et réorienter les mesures de relance fiscale vers le secteur social", dit-elle.
Victoria Kwaka, prochaine vice-présidente de la Banque mondiale chargée de l'Asie de l'Est et du Pacifique, note que les pays en développement de la région ont représenté en 2015 "près des deux cinquièmes de la croissance mondiale". "La région a bénéficié de politiques macroéconomiques prudentes, y compris d'efforts de relance intérieure dans certaines économies exportatrices de matières premières. Mais le maintien de la croissance dans des conditions internationales difficiles va nécessiter de continuer à progresser sur la voie des réformes structurelles", ajoute-t-elle.
La région est cependant exposée à des "risques élevés" liés la faiblesse de la reprise dans les économies avancées et la possibilité que le ralentissement chinois soit plus fort qu'attendu, prévient Sudhir Shetty, économiste de la Banque mondiale. "Il s'agit d'une période très volatile pour l'économie mondiale. Tous les pays doivent faire preuve de prudence", a-t-il déclaré. Puis d'ajouter: "Il n'y a pas beaucoup de marges de manœuvre marcroécomiques". Les différents gouvernements "doivent se créer des matelas fiscaux (....) parce qu'il va y avoir de rudes secousses, qui vont nécessiter la mise en œuvre de politiques fiscales".
Pour la Banque mondiale, l'Asie de l'Est et le Pacifique comprennent la Chine, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Birmanie, la Mongolie, les Fidji, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Iles Salomon et le Timor oriental.
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