Paris-New York à 99 euros ? La compagnie en faillite 5 mois plus tard

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La rédaction de France-Soir
Publié le 02 octobre 2018 - 12:53
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Un avion de la compagnie Primera Air
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©Andy Mitchell/Flickr
Primera Air proposait des vols transatlantiques à moins de 100 euros.
©Andy Mitchell/Flickr
La compagnie danoise Primera Air avait frappé un grand coup en mai dernier en proposant des long-courriers à des prix dérisoires, comme un Paris-New York à partir de 99 euros. La compagnie a annoncé qu'elle cessait ses activités ce mardi.

La compagnie aérienne avait tenté un pari particulièrement audacieux: vendre des Paris-New York à partir de 99 euros seulement. A peine cinq mois plus tard, c'est la faillite. La compagnie danoise Primera Air a annoncé la cessation de ses activités ce mardi 2 octobre.

Selon un message de l'entreprise reçu et dévoilé par le magazine professionnel Tourmag.com, la compagnie n'est pas parvenue "à un accord avec (sa) banque pour un financement relais". De plus "en 2017, la société a perdu un avion en raison de graves problèmes de corrosion et a dû supporter le coût total de la reconstruction, entraînant une perte de plus de 10 millions d’euros". L'entreprise explique pourtant avoir connu un début d'année "fantastique" grâce à son offre low cost particulièrement surprenante, mais sans doute peu rentable pour faire face aux aléas financiers. Après l'annonce surprenante de mai, la compagnie avait enfoncé le clou en proposant cet été à des prix défiant toute concurrence des Paris-Boston et des Paris-Toronto. Elle faisait de même au départ de Londres pour des vols vers New York ou Washington.

Primera Air a été créée en 2003 et n'était à ses débuts qu'une compagnie charter. Elle s'est ensuite diversifiée rejoignant la multitude de compagnies proposant des vols à bas coûts entre les grandes villes d'Europe du Nord et les destinations de vacances de cette clientèle (Canaries, Madère, Açores, Turquie…) avant de tenter de se démarquer par son offre transatlantique.

Voir aussi: French Blue, la première compagnie française "low cost" long courrier

Si la disparition de la compagnie ne marquera sans doute pas les voyageurs qui pourront se tourner vers de nombreux autres acteurs du marché, la liquidation de la société est un nouvel échec des compagnies aériennes vers un horizon qui fait rêver mais qui ne porte toujours pas ses fruits: le long-courrier low cost.

Dès le début des années 2000, des compagnies (se résumant parfois à une domiciliation dans un pays clément sur le plan fiscal, et à une poignée d'avions en location) se sont lancées sur ce créneau pour se faire une place face aux nouveaux acteurs à succès qu'étaient Ryanair ou EasyJet. La formule n'a jamais fonctionné. En France, la compagnie Air Lib créée en 2001 tentera le pari des vols vers les Antilles à moins de 100 euros avant de faire faillite en 2003. Une compagnie française, French Bee, exploite toujours ce créneau en direction des Caraïbes, de La Réunion, Mayotte ou de San Francisco avec quelques appareils.

Ryanair et EasyJet, sans doute les deux compagnies qui ont été les plus gros succès de la vague low cost, n'ont jamais tenté cette aventure. Elles sont actuellement négociation avec d'autres compagnies pour proposer des long-courriers via des compagnies partenaires mais n'envisagent pas de les réaliser elles-mêmes.

Lire aussi:

EasyJet relève sa prévision de bénéfice malgré les grèves des contrôleurs

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