Taux à dix ans négatifs en Allemagne : quand le pays emprunte, ses prêteurs lui doivent de l'argent
C’est une première pour l’Allemagne: ses taux d’emprunt à dix ans, le "Bund", pour ses bons du Trésor, affichent un taux négatif. Vers midi ce mardi 14 en effet, le taux d’intérêt affiché était de -0,023%. Autrement dit, si un acteur économique décide de confier ses fonds à l’Allemagne, via l’achat de sa dette nationale, à échéance de la dette, c’est le prêteur qui devra de l’argent à l’emprunteur… Ce n’est donc plus l’Allemagne qui donne des intérêts pour obtenir des prêts, ce sont les prêteurs qui rémunèrent l’Allemagne pour que celle-ci accepte leurs fonds.
Loin de l’anecdote amusante, le passage de la barre du zéro a une signification beaucoup plus importante pour les Etats européens et la gestion de leur dette. Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne est en effet un chiffre scruté par les observateurs économiques. Il sert en effet de point de comparaison à tous les autres actifs obligataires européens, que ce soit les dettes souveraines que celles des entreprises, pour évaluer leur qualité. Plus le "spread", c'est-à-dire l’écart, entre un titre de dette et le Bund sera faible, plus le titre sera considéré comme sûr. Et inversement bien entendu.
Ce taux s’explique surtout par l’attentisme, voire le manque de confiance des investisseurs vis-à-vis de la situation européenne. Le Brexit est ainsi l’événement "insécurisant" du moment qui peut pousser les investisseurs à se rabattre sur des vaeurs les pus sûres. Et qui explique au passage l'atonie de ces derniers jours de la bourse de Paris, où les volumes d'échanges sont très faibles. Tout cela génère un afflux d’investisseurs, qui fait chuter es taux d’intérêt y compris en dessous de la barre symboique du zéro.
Si le passage de l’Allemagne sous la barre symbolique est un moment important, ce n’est pas non plus une première. Parmi les économies développées, la Suisse (-0,528%) et le Japon (-0,185%) ont égaement des taux négatifs. En France, le taux à dix ans s’élève à 0,335%, un chiffre déjà considéré comme bas.
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