Tués sur le Pont-Neuf : six heures de reconstitution sur les lieux avec le policier qui a tiré

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AFP - Paris
Publié le 17 juin 2022 - 09:11
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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AFP

Sous l'autorité d'un juge, une reconstitution a eu lieu vendredi pendant six heures sur le Pont-Neuf à Paris, où deux hommes en voiture avaient été tués le 24 avril lors d'un contrôle routier par un policier armé d'un fusil d'assaut.

L'opération a débuté vers 07H00 du matin et s'est terminé peu avant 13H00, ont constaté des journalistes de l'AFP. La circulation avait été bloquée par des fourgons de police côté nord et côté sud du pont et une voiture sombre positionnée comme le soir des faits.

Le policier de 24 ans auteur du tir, coiffé d'une casquette grise à visière orange, le visage masqué par une cagoule et portant un gilet pare-balles, s'est positionné à l'endroit d'où il est susceptible d'avoir tiré.

Il a ainsi mimé sa position de tir, sous le regard d'enquêteurs, de magistrats, mais aussi de son avocat Me Laurent-Franck Liénard, et de celui des familles des victimes Me Eddy Arneton.

D'autres policiers se sont mis à la place des policiers de la patrouille qui accompagnaient le tireur le soir des faits, tandis que la voiture a progressivement évolué vers 08H00 pour reproduire sa trajectoire.

Une "mise en situation", sous l'autorité du juge d'instruction chargé de ce dossier criminel, alors que la position du gardien de la paix qui a tiré, sa présence sur la trajectoire du véhicule, la vitesse de la voiture et la capacité que ce fonctionnaire avait de l'éviter, sont au cœur de l'enquête.

Selon des éléments de l'enquête dévoilés mardi par Mediapart et Libération, le policier a invoqué la légitime défense, après avoir tiré à dix reprises.

Ses balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l'arrière, une trajectoire qui ne semble pas compatible avec cette thèse de la légitime défense.

Le conducteur, Fadjigui, âgé de 25 ans, et le passager avant, Boubacar, âgé de 31 ans, sont morts. Ces deux frères, nés à Paris, résidaient dans le XXe arrondissement de la capitale.

Un passager arrière de la voiture avait également été blessé. D'après Mediapart et Libération, ce troisième homme était monté dans la voiture pour acheter des stupéfiants.

Le gardien de la paix a été mis en examen le 27 avril pour "homicide volontaire" concernant le conducteur et "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner" s'agissant du passager avant, et il a été placé sous contrôle judiciaire.

Les faits s'étaient déroulés le dimanche 24 avril au soir, quelques heures après la réélection d'Emmanuel Macron. Une patrouille de cinq policiers s'est alors dirigée vers une voiture garée à contresens, feux de détresse allumés, pour contrôler le véhicule, selon le compte-rendu d'intervention de la police consulté par l'AFP.

Alors que les policiers s'approchaient de l'avant de la voiture, celle-ci a démarré et aurait "foncé vers un des fonctionnaires qui s'est écarté pour l'éviter", toujours selon la version déclarée alors par les policiers.

"Le seul" policier sur place à être armé d'un fusil d'assaut a ouvert le feu sur le véhicule qui prenait la direction du Pont-Neuf où la voiture a terminé sa course.

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