Un millier de manifestants à Nantes contre les expulsions

Auteur:
 
Par AFP - Nantes
Publié le 31 mars 2018 - 19:00
Image
Un millier de personnes, dont des migrants et des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, manifestent le 31 mars 2018 à Nantes contre "toutes les expulsions", alors que prend fin la trêve hivern
Crédits
© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Un millier de personnes, dont des migrants et des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, manifestent le 31 mars 2018 à Nantes contre "toutes les expulsions", alors que pren
© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Un millier de personnes, dont des migrants et des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), ont manifesté samedi dans le centre de Nantes contre "toutes les expulsions", alors que prend fin la trêve hivernale, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le cortège, très hétéroclite, s'est ébranlé peu après 14H00, derrière deux banderoles de tête proclamant "Expulsions: non. Réquisitions: oui" et "Soutenir les exilés, Expulser Johanna", en référence à la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, encadré par un très important dispositif policier.

Plus de 1.000 personnes selon un comptage de l'AFP, 900 selon la police, ont répondu à l'appel unitaire d'associations, dont Droit au logement (DAL), de collectifs de soutien aux migrants, de syndicalistes, d'étudiants et d'occupants de la ZAD, qui exigent l'arrêt des expulsions sans solution de relogement.

Des incidents ont éclaté quand les manifestants ont voulu passer à travers le cordon policier pour rejoindre une ancienne maison de retraite, réquisitionnée le 8 mars et occupée depuis par près de 200 migrants. Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants à l'aide de grenades lacrymogènes, arrachant les banderoles ainsi qu'un gigantesque pied de biche en papier mâché.

De brefs incidents avaient également eu lieu auparavant devant la préfecture, des policiers anti-émeute arrosant à la lance à eau les manifestants, ceux-ci répliquant par quelques tirs de projectiles.

"Le cortège est empêché d'aller jusqu'à l'Ehpad (maison de retraite, NDLR) occupé, c'est absolument scandaleux", a déploré un des organisateurs.

La maire de Nantes a annoncé vendredi qu'elle avait eu l'accord de la préfecture pour transformer à partir de la mi-avril cette ex-maison de retraite en centre d'hébergement d'urgence provisoire de 100 places. "Un effet d'annonce avant la manifestation pour calmer le jeu", a estimé Rachel, une militante du DAL.

Peu de pancartes faisaient référence aux occupants de la ZAD, dont la présence était discrète au sein du cortège.

"Les expulsions ne touchent pas que la ZAD. Elles concernent aussi de nombreux précaires et des exilés", a déclaré à l'AFP "Basile", un "zadiste". "C'est une manifestation dissuasive. Si des expulsions ont lieu, à Nantes et sur la ZAD, il y aura des réponses collectives, des manifestations de rue, des réoccupations et des reconstructions", a-t-il promis.

Alors que les autorités ont dit à plusieurs reprises que les occupants de la ZAD ne souhaitant pas s'inscrire dans l'état de droit et dans un projet agricole seraient expulsés, dès la fin de la trêve hivernale, "le gouvernement a plus à craindre que nous" de cette intervention, a estimé "Basile". "S'ils nous expulsent, ils ne pourront pas nous empêcher de revenir", a-t-il affirmé.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.