Wauquiez reçu par Sarkozy pour tourner la page de l'enregistrement lyonnais

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 14 mars 2018 - 10:04
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Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, reçu mercredi par Nicolas Sarkozy, doit s'atteler à faire oublier l'embarrassante séquence de l'enregistrement lyonnais, dans lequel il affirmait que l'ancien chef de l'Etat faisait écouter ses ministres.

"Je crois que Sarkozy est en train d'en revenir, de Wauquiez", glisse un membre de LR soutenant Valérie Pécresse. La présidente de l'Ile-de-France, rivale du nouveau patron de LR, a été reçue la semaine dernière par l'ancien président de la République, pour évoquer le Grand Paris mais aussi pour un "tour d'horizon de l'actualité", selon un membre de son entourage.

Mercredi, c'est au tour de Laurent Wauquiez d'être reçu par M. Sarkozy, trois semaines après les excuses publiques formulées par le président de LR à l'endroit de l'ancien chef de l'Etat.

En cause, une déclaration explosive devant des étudiants lyonnais, enregistrée à son insu et diffusée par TMC. "Nicolas Sarkozy, il en était arrivé au point où il contrôlait les téléphones portables de ceux qui rentraient en Conseil des ministres. Il les mettait sur écoutes pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disait", assurait l'actuel président de LR.

- "Fantasmes" -

Dès le lendemain, M. Wauquiez, en baisse dans les sondages depuis cet épisode, avait plaidé le jeu de rôle, expliquant que "ce cours amenait notamment les étudiants à réfléchir sur les rumeurs et les fantasmes qui nourrissent la vie politique" et qu'il n’avait donc "jamais été question dans (son) esprit de soutenir qu’on ait fait surveiller des membres du gouvernement dans le cadre du Conseil des ministres".

Dans l'entourage de M. Sarkozy, on avait "formellement" démenti cette "grotesque histoire d'écoutes". Mais rares sont les responsables de LR à s'aventurer sur ce terrain. Sous couvert de l'anonymat, l'un d'eux s'interrogeait ouvertement la semaine suivante sur la véracité d'une telle accusation.

Avant cet épisode, les relations entre MM. Sarkozy et Wauquiez avaient connu plusieurs soubresauts. En 2012, le premier avait vivement reproché à son ministre d'avoir "trop tiré la couverture à lui" lors du sauvetage de l'entreprise Lejaby. M. Wauquiez avait ensuite fait partie des responsables de la droite à plaider pour un "inventaire" des années Sarkozy après sa défaite de 2012.

Mais après avoir soutenu François Fillon contre Jean-François Copé, l'actuel président d'Auvergne-Rhône-Alpes avait rallié M. Sarkozy, qui en avait fait le numéro 2 du parti.

Aujourd'hui, "il faut que Laurent Wauquiez fasse une rupture générationnelle forte. Tout ce qui peut rompre le lien avec le passé est salutaire", plaide un membre de l'actuelle direction.

- "Pourquoi s'en priver?" -

S'il a indiqué à plusieurs reprises, depuis sa défaite au premier tour de la primaire de la droite en novembre 2016, que sa carrière électorale était bel et bien terminée, l'ancien chef de l'Etat n'en a pas moins multiplié les interventions ces dernières semaines. Il est notamment intervenu au Sénat au sujet de "sa" révision constitutionnelle de 2008. Il a également participé à plusieurs émissions télévisées, dont une en soutien d'une campagne de lutte contre le cancer des enfants.

"Ce n'est pas un retour au sens où il préparerait un come-back au électoral", assure un parlementaire LR qui le soutenait en 2016. "Il garde toutefois le plaisir de conseiller et d'apparaître comme le sage quand il est sollicité. Et si cela lui permet, au passage, de montrer que la France ou la droite ont besoin de lui, pourquoi s'en priver?", glisse un autre de ses ex-soutiens.

"Nicolas Sarkozy est attentif à ce qui se passe. Il a des relations avec le président actuel, avec des membres du gouvernement", mais "il soutient Laurent", assure un proche.

Il se rendra jeudi à Tourcoing (Nord) remettre la légion d'honneur au maire Didier Droart, en présence de Gérald Darmanin, dont M. Wauquiez a demandé la démission en raison de mises en causes pour viol --la plainte a été classée sans suite-- et abus de faiblesse.

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