Pour fuir les écrans et la crise, les jeunes se tournent d’avantage vers la lecture
Avec les cinémas et musées fermés pendant de longs mois, de nombreux français ont vu dans les livres un moyen d'échappement aux écrans et aux flux de sur information anxiogène. Une enquête réalisée pendant le mois de décembre montre que pendant ces temps de distanciation sociale, un tiers des Français s’est mis à lire davantage. Une tendance très forte chez les jeunes.
La lecture a été un refuge en temps de crise, surtout pour les jeunes
Ce sondage, commandé par le Syndicat national de l’édition à l'Institut ODOXA, montre que lors du premier confinement, 30 % des Français ont lu plus. Pendant le deuxième confinement beaucoup plus souple en termes de mobilité, 16% des Français ont continué à lire d’avantage.
Alors que l’on imagine les jeunes collés aux écrans pendant les confinements, qui accentuent considerablement la sédentarité, les moins de 25 ans, sont ceux qui se sont mis à lire plus pendant les deux périodes de confinement. Selon l'enquête, 42 % des moins de 25 ans ont lu plus de livres pendant le premier confinement et 24 % ont continué pendant le deuxième confinement. Dans la tranche d’âge suivante, 31% des jeunes de 25 à 35 ans ont lu plus de livres pendant le premier confinement, et 15 % ont continué pendant le deuxième confinement.
La poésie semble avoir été davantage un refuge en cette période incertaine, car c’est le genre littéraire qui a connu la plus forte hausse.
Les jeunes lisent plus pour fuire l’ennui, mais aussi les écrans
Alors que 43% des participants à l’enquête ont surtout lu pour lutter contre l’ennui, les jeunes de 25 à 34 ans ont lu surtout pour « éviter de naviguer sur Internet ».
C’est une des raisons pour lesquelles 85 % des participants, et surtout les seniors, se prononcent en faveur de l’ouverture des librairies en cas d’hypothétique, mais pas si invraisemblable troisième confinement. Pour Vincent Montagne, Président du SNE, les livres ont été perçus “comme un véritable antidote » à la surconsommation “anxiogène” d’Internet et des réseaux sociaux.
Le Livre d'occasion, une tendance en croissance
Même si les librairies sont plébiscitées par presque la totalité des français, des plateformes numériques d'échange de livres d'occasion ont aussi gagné en popularité. C’est le cas de l’application franco-belge Book Village.
Lancé en plein confinement en mai dernier, ce groupe Facebook a profité de son succès pour devenir une marketplace dédiée à la vente de livres de seconde main.
En effet, en raison de la conscience environnementale grandissante, et en cette période propice à la lecture, le marché du livre d’occasion est en croissance constante, passant de 19 % des livres vendus en 2013 à 40 % en 2019.
Plus d’un demi-million de livres ont été ajoutés sur la plateforme en quelques mois. L’application permet de scanner le code ISBN (code-barre) des livres afin de constituer une bibliothèque personnelle sur son smartphone et de rendre ses livres disponibles à la communauté. Elle permet non seulement de vendre ses livres mais aussi de les donner ou de les prêter. L’application prélève une commission lors de l’achat de livres, comme une librairie d’occasion.
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