"Le téléphone pleure", remix 2023
EDITO - Dans une vidéo publiée sur X, Emmanuel Ier a cru bon pour son image de reprendre Le téléphone pleure, jeudi dernier, aux yeux de tous, à la sauce habituelle du condescendant : “Je passe pour un nul à l'international et, en même temps, je ridiculise près de 70 millions de Français.”
Cette fois, il s’est mis en scène en tant que médiateur qui s'impose à Vladimir Poutine. Emmanuel Ier, roi des impairs diplomatiques se sentirait-il soudainement habité d’une importance supérieure à celle du président russe sur l'échiquier mondial ? Et que ce se serait une faveur qu'il lui ferait de bien vouloir daigner lui répondre, si Poutine venait à l'appeler au téléphone. Si tant est que le président russe respecte les conditions non négociables dont Macron lui a dressé la liste durant un monologue jupitérien hallucinant :
“Je n'ai pas changé de numéro. Et si le président Poutine a des propositions sérieuses, une volonté de réengager le dialogue qui permet de rétablir la paix, respectueuse du droit international, la France restera toujours une puissance qui aidera et qui ne ménagera pas ses efforts pour obtenir un résultat. Comme nous l'avons fait d'ailleurs durant toutes les années qui ont précédé le conflit, en étant une des puissances de médiation des accords de Minsk, dans le format dit Normandie. Et comme je l'ai dit pendant plusieurs semaines, même plusieurs mois, après le déclenchement de la guerre en février. Et donc si le président Poutine a une volonté de dialoguer, et des propositions sérieuses pour avancer et sortir du conflit, et bâtir une paix durable, c'est-à-dire respectueuse du droit international, et donc des intérêts et de la souveraineté ukrainienne, je prendrai l'appel.”
Ce tweet n’a pas manqué de faire réagir de nombreuses personnes tant il apparaît comme un manque pur et simple de sens diplomatique.
“Effroyable ! Un pathétisme qui touche du doigt le ridicule plus encore qu'à l'accoutumée”, déclare un spécialiste de l’analyse comportementale. “Emmanuel Macron semble voué aux échecs répétés en termes de communication dans une escalade d’engagements à la hauteur de son narcissisme pathologique.”
Dès 2017,La géopolitologue Caroline Galactéros, dans sa chronique “état d’esprit, esprit d’Etat”, décrivait Emmanuel Macron comme “une forme vide. Une forme pleine d'un vide qui le remplit et lui permet d'irradier avec un talent certain l'affect pur.”
Dans une interview pour France-Soir en 2020, Chris Bickerton avait confirmé son analyse en ajoutant que le macronisme était une “forme indéfinie, imprécise de politique, qui ne se connecte pas correctement avec la société française, et que ce n’est pas encore la bonne réponse aux problèmes auxquels la France est confrontée.”
Plutôt que de me censurer, et en l'attente d'un improbable coup de fil du Kremlin à l'Elysée, je me suis permis de vous partager cette reprise d’Emmanuel Macron du Téléphone pleure, la fameuse chanson de Claude François.
En voici le pitch : Emmanuel Macron (E.M.) appelle Vladimir Poutine, mais c'est sa petite-fille de 6 ans, appelons-la Marushka Poutine (M.P.), qui lui répond et commente les réactions de son grand-père :
E.M. : “Écoute, Papy est près de toi ? Il faut lui dire : ‘Papy, c'est quelqu'un pour toi’.”
M.P. : “Ah oui ! C'est le monsieur de la dernière fois. Tu appelles de l'asile ? Ah, de l’Élysée ! Bon, je vais le chercher. Je crois qu'il est dans son bain. Mais, je sais pas s‘il va pouvoir venir. Tu sais, il a des grandes responsabilités, lui.”
E.M. : “Dis-lui, je t'en prie, dis-lui, c'est important. C’est à propos de Joe, d’Albert et d'Ursula.”
M.P. : “Ah oui, Ursula, je crois que mon papy lui a parlé. Elle semblait pas trop t’aimer, la dame.”
E.M. : “Dis-lui, je t'en prie, que ce n’est pas ce qu’il croit, ah ah ah ah ah. Pendant que Joe les urnes bourra, c’est bien Albert Bourla qui s’occupa d’Ursula.”
M.P. : “Dis, tu lui as fait quelque chose à mon papy ? Il me fait toujours des grands signes. Et il me dit toujours tout bas : ‘Fais-lui croire que je suis pas là.’”
E.M. : “Oh ! Dis-lui que j'ai mal, si mal depuis six ans-han-han. Six ans que je suis président.”
M.P. : “Mon Papy, lui, il s'est marié avec une très jolie madame. Une vraie dame.
E.M. : “Oh ! Dis-lui, je t’en prie, que je voulais lui dire qu’Ursula et Albert, c’est bien et c'est mal en même temps. Le téléphone pleure, quand il ne vient pas. Pire qu'un requiem : les mots se meurent dans l'écouteur. Le téléphone pleure, non ne raccroche pas. Je suis si maladroit, à chaque fois. Oh, dis-lui, toute ma peine. Combien oui, je m'en veux, de mon anathème.”
M.P. : “Un anathème ? C'est quoi un anathème ? Et qu'est-ce que tu as ? Pourquoi t'as changé de voix ? Mais tu pleures ! Pourquoi ?”
E.M. : “Le téléphone pleure, quand il ne vient pas. Pire qu'un requiem : les mots se meurent dans l'écouteur. Le téléphone pleure, non ne raccroche pas. Je suis si maladroit, à chaque fois.”
M.P. : “Dis, écoute-moi.”
E.M. : “Oui le téléphone pleure pour la dernière fois. Car je serai, demain, au fond d'un train. Dis, mais retiens-le !”
M.P. : “Mais il s'en va ! “
E.M. : “Alors insiste !”
M.P. : “Il est parti.”
E.M. : “S’il est parti, alors tant pis.”
M.P. : “Au revoir Monsieur.”
E.M. : “Au revoir petite”.
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