Bien moins de vaccinés en France que prétend le ministère de la Santé
TRIBUNE - La stratégie mise en place par le gouvernement depuis deux ans n’a jamais eu pour but de prendre soin des Français, mais de les pousser à la vaccination. Pour arriver à cette fin, des mesures coercitives lourdes ont été mises en place, et l’arsenal statistique a été déployé. Sa plus grande force a été d’invisibiliser les non-vaccinés contre le Covid-19, les faisant passer pour des fous marginaux et insignifiants. Le nouveau rapport des statisticiens du ministère de la Santé lève le voile sur ce mensonge, un des plus insidieux depuis le début de la crise, et qui a servi de socle à l’attirail statistique permettant de surestimer l’efficacité vaccinale.
La stratégie de l'isolement
Chacun a pu constater au cours des deux années écoulées tous les efforts du gouvernement français (en utilisant nos impôts) pour pousser les citoyens à se faire inoculer les fameux vaccins anti-Covid-19. Le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale est clair sur la « pression politique, sociale et médiatique » mise sur les non-vaccinés pour les faire céder. Toute l’énergie et tous les moyens financiers ont été mis dans des mesures coercitives comme le passe sanitaire, puis vaccinal, ainsi que dans les campagnes de communication, sans dépenser le moindre centime pour renforcer les effectifs de soignants, augmenter les places disponibles dans les établissements de soin, ou financer des études de chercheurs indépendants permettant, par exemple, de suivre des cohortes de vaccinés et de non-vaccinés, afin d’apporter de vraies preuves des gains promis par les fabricants de vaccins.
Le but des campagnes de publicité et du passe vaccinal n’était pas seulement de forcer les non-vaccinés à céder, mais également de les rendre invisibles. En les interdisant de tous les lieux de sociabilisation, ils ont été cachés de la vue de tous. Être invisible pour les autres est un bannissement. Cela peut être bien plus difficile à supporter que les seules incitations publicitaires. Mais, en plus, cela permet de faire oublier aux vaccinés l’existence des très nombreux non-vaccinés, désormais bannis. Un petit nombre de vaccinés se sont levés contre les interdictions, mais ils furent très peu nombreux. La majorité n’a pas eu à faire d’effort pour éviter de s’indigner. Cependant, pour que cette stratégie fonctionne, il est nécessaire que les vaccinés soient persuadés que les non-vaccinés ne représentent qu’une toute petite fraction de la population. Il faut également que les non-vaccinés se croient trop peu nombreux pour pouvoir organiser une résistance. Cela a été permis, une fois de plus, grâce au ministère de la Santé et à des statistiques bien choisies. C’est également comme cela qu’il a été possible d’interdire de travailler et de laisser sans aucun revenu, tous les personnels des services de santé non-vaccinés. Cela, sans que les syndicats de travailleurs ne lèvent un sourcil, alors qu’il s’agit d’une attaque sans précédent contre le droit de travailler et la liberté de disposer de son corps.
Un nouveau rapport de la DREES nous montre que, comme pour tout le reste, le gouvernement s’est moqué de nous depuis le début. Même les taux de personnes vaccinées sont faux et calculés uniquement dans le but de servir les desseins du gouvernement : piquer un maximum de français, à leurs frais.
Couvrez ce non-vacciné que je ne saurais voir, par de pareils objets les âmes sont blessées
Le problème est posé dès le début du rapport :
« Il existe aujourd’hui quatre sources de données publiées en open data par trois institutions différentes sur la couverture vaccinale contre le Covid-19 en France : en rapportant la population vaccinée aux estimations de population de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la part de personnes non-vaccinées au 14 août 2022 serait de 6,5 % chez les 18 ans ou plus selon les chiffres de Santé publique France et 6,6 % selon la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) ; 7,0 % des 20 ans ou plus seraient non-vaccinés selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) ; enfin, la CNAM estime que 13,9 % de la population des 20 ans ou plus ayant consommé des soins remboursés en France en 2021 serait non vaccinée à la même date. Les trois premières sources donnent ainsi des estimations nationales convergentes au global, même si on constate des écarts plus importants par groupes d’âges. Les profils par âge de la part de personnes non-vaccinées sont par ailleurs très différents entre les trois premières sources et la quatrième ».
L’estimation de la part de non-vaccinés dans la population des plus de 20 ans varie donc de 6,5 % à 13,9 % selon les sources. Du simple au double finalement. Constater des différences aussi énormes d’une source à l’autre pose, a minima, de sérieuses questions sur la robustesse des chiffres annoncés avec aplomb depuis le début. Dans un cas, les non-vaccinés sont, en effet, marginaux, dans l’autre, ils sont aussi nombreux que les votants des principaux partis politiques aux élections présidentielles.
On ne peut pas directement calculer un taux de non-vaccinés. Aucun système ne recense (heureusement pour le moment) les personnes non-vaccinées. La seule manière est donc d’estimer le taux de personnes vaccinées. Ce qui reste est le taux de non-vaccinés.
Il faut donc calculer un taux de personnes vaccinées dans la population. Cela suppose de connaître le nombre de personnes vaccinées et la taille de la population. Ce n’est en fait pas si simple et comporte de nombreux biais.
Toutes les sources utilisent la base VAC-SI pour connaître le nombre de personnes vaccinées. Les vaccinateurs ont enregistré dans la base VAC-SI toutes leurs vaccinations de façon à se faire payer. La base VAC-SI est également alimentée par l’Assurance Maladie pour relier la vaccination au dossier patient du vacciné.
Le nombre de vaccinés est donc dans tous les cas calculé à partir du nombre de personnes se trouvant dans la base de données VAC-SI avec au moins une piqûre déclarée par un professionnel de santé. On peut sans risque faire la supposition que toutes les vaccinations ont été déclarées puisque c’était nécessaire au praticien pour se faire payer. En revanche, est-on certains qu’il n’y en a pas un peu trop ?
Les trois premières méthodes qui débouchent sur une part de non-vaccinés entre 6,5 % et 7 % utilisent une méthode qui se veut « la plus large possible », mais qui est, en fait, bien plus « naïve » que celle qui débouche sur 13,9 %. Ces trois méthodes comptent toutes les déclarations de vaccination se trouvant dans la base VAC-SI et divisent par la population française calculée par l’Insee.
Il est extrêmement bizarre de prendre deux sources différentes au numérateur et au dénominateur, surtout lorsqu’elles ne sont pas du tout homogènes entre elles.
La population choisie est la population résidente en France. Elle est estimée par l’Insee grâce au recensement de la population qui réalise chaque année un sondage d’une partie des communes françaises. Il s’agit donc d’une estimation statistique de la population présente sur le territoire. Ce n’est pas parfait, toute estimation basée sur une méthode par sondage porte nécessairement une marge d’erreur, et certaines populations passent au travers des recensements, notamment les sans domiciles. Cependant, avec cette méthode, chaque personne n’est comptée qu’une seule fois. Personne ne peut « tricher » en étant compté plusieurs fois pour gonfler les effectifs.
C’est loin d’être la même chose du côté de l’Assurance Maladie. Un rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) a montré en 2013 que la population de l’Assurance Maladie dépassait de sept millions le nombre de résidents français calculé par l’Insee. On peut évoquer des causes légitimes comme le fait que des assurés vivent désormais à l’étranger, mais également la fraude. Une fraude qui consisterait, par exemple, à se faire attribuer de multiples identités. Un des intérêts de ces multiples « cartes vitales » serait de permettre de facturer de multiples interventions médicales à l’Assurance Maladie. Selon Charles Prats, ex-magistrat de la délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) au ministère du Budget, cette fraude coûterait 14 milliards d’euros annuels à l’Assurance Maladie. Elle concerne majoritairement des résidents nés à l’étranger profitant d’une faille du système d’inscription. Puisque cette fraude peut servir, entre autres, à facturer des interventions, et que la vaccination anti Covid-19 est bien facturée, cette possible fraude va plutôt dans le sens que les faux assurés seraient des vaccinés. Cela implique plus de vaccinés dans la base de données que de personnes réellement vaccinées en France. Quoi qu’il en soit, a minima, il n’aurait jamais fallu diviser par la « population Insee », mais diviser par la « population Assurance Maladie » de façon à avoir des éléments comparables (ou tout aussi faux l’un que l’autre) au numérateur et au dénominateur, ce qui est le minimum en statistiques. À ce stade, nous n’évoquons même pas les praticiens qui ont « vacciné l’évier » à la place de leurs patients, collègues ou proches pour leur éviter de se faire suspendre, isoler, stigmatiser, tout en évitant les effets indésirables.
Une des manières de ne comptabiliser que des « vrais gens » a été proposée par la CNAM. Plutôt que de prendre brutalement le nombre de personnes dans la base VAC-SI, divisée par une population qui n’a rien à voir, la CNAM a proposé une méthode se basant uniquement sur les consommants, « c’est-à-dire les personnes ayant eu au moins une dépense de santé remboursée ou un séjour dans un établissement de santé en 2021 ». En utilisant la population des consommants de l’Assurance Maladie au numérateur ET au dénominateur, on obtient alors une estimation homogène des vaccinés et donc des non-vaccinés. C’est cette méthode qui estime la part des non-vaccinés à 13,9 % de la population.
La DREES et Santé publique France ont, depuis le début, choisi une méthode non homogène qui a permis de largement sous-estimer le taux de non-vaccinés. Cela, dans l’intérêt de la stratégie du gouvernement.
La dernière partie du rapport s’intitule : « L’ABSENCE DE DONNÉES DISPONIBLES HOMOGÈNES ENTRE NUMÉRATEUR ET DÉNOMINATEUR CONDUIT À UNE PROBABLE SURESTIMATION DU NOMBRE DE VACCINÉS » ;
Sans blague ?
La seringue dans l’œil
Le rapport de la DREES nous montre également les estimations de taux de vaccination par tranche d’âge. Selon les trois méthodes « naïves », les jeunes seraient bien plus vaccinés que les plus âgés. Cela semble complètement contre-intuitif. L’estimation de la CNAM sur les « consommants » est, au contraire, parfaitement en accord avec le public cible de la propagande sur le Covid-19 disant que les plus âgés sont les plus susceptibles d’avoir des complications. Ajoutons que la problématique de fraude liée à des faux comptes d’Assurance Maladie, concernant essentiellement des personnes nées à l’étranger, venant sur le sol français avec de multiples faux papiers, a plus de chance de concerner les âges avant 75 ans. Cela semble cohérent avec les différences constatées.
Donc du point de vue de la distribution par âge, l’estimation de la CNAM est bien plus cohérente que les trois autres.
Dans la suite du document, les auteurs souhaitent améliorer les trois premières méthodes, reconnaissant leurs défauts, mais sans reconnaître que la méthode CNAM est tout simplement la meilleure. Pour ce faire, les auteurs relient la base VAC-SI des vaccinés contre le Covid-19, à la base SIDEP qui contient les résultats de toutes les personnes testées. Seulement, l’appariement entre les deux bases donne un résultat complètement incohérent : une population deux fois plus grande que l’estimation de la population résidente réalisée par l’Insee.
Ce graphique détaille le résultat de l’appariement. En gris pastel et orange pastel en haut du graphique, on retrouve toutes les personnes se trouvant dans la base SI-DEP, donc ayant réalisé au moins un test, mais complètement inconnu de la base VAC-SI construite à partir des dossiers de l’Assurance Maladie. Pour mémoire, toute la communication de la DREES sur les fameux « malades du Covid-19 » et « l’efficacité vaccinale » repose sur ces appariements. Par exemple, on pouvait lire dans un communiqué de presse de fin 2021 :
« Le nombre d’entrées en soins critiques pour les personnes non vaccinées est en hausse [...]. Ces dernières représentent 48 % des admissions en soins critiques et 42 % des admissions en hospitalisation conventionnelle, alors qu’elles ne sont que 11 % au sein de l’ensemble de la population des 20 ans ou plus ».
Seulement, selon le nouveau rapport, la part de la population considérée non-vaccinée issue de l’appariement entre SIDEP et VAC-SI est bien plus proche des 42% que des 11 %, notamment à cause du non-appariement. Autrement-dit, aucune efficacité vaccinale n’est mesurée par le ministère de la Santé s’il ne s’arrange pas grossièrement avec le dénominateur.
Au cas où certains en doutaient encore : tous les résultats présentés depuis deux ans sont donc complètement faux. La DREES a toujours fondé ses calculs « d'efficacité vaccinale » sur un taux de vaccination de plus de 90%, alors que la moitié des testés n'apparaît pas dans VAC-SI, et est donc inconnue de l’Assurance Maladie. Les auteurs précisent en effet que « l’appariement entre les bases est imparfait. Il est en effet fondé sur un pseudonyme construit à partir de quatre traits d’identité (nom, prénom, sexe et date de naissance) et non pas sur le numéro d’identification au répertoire (NIR), ou numéro de Sécurité sociale, identifiant unique utilisé notamment par l’Assurance Maladie pour la délivrance des cartes vitales, qui permettrait un appariement exact. Une simple erreur de saisie dans le nom, ou la saisie du nom marital au lieu du nom de naissance, voire une date de naissance manquante, conduisent donc à des pseudonymes différents dans les deux bases pour une même personne ».
Il conviendrait quand même de vérifier si les millions de tests réalisés sur des personnes qui sont inconnues de l’Assurance Maladie, proviennent bien d’une erreur d’appariement et ne sont pas révélateurs d’une gigantesque fraude aux tests.
Quoi qu’il en soit, il est parfaitement impossible de calculer la moindre efficacité vaccinale à partir d’appariements de données aussi mauvais. Tout statisticien sait que le résultat sera nécessairement une énorme surestimation de l’efficacité vaccinale, en attribuant une part bien trop grande des tests positifs aux non-vaccinés lorsque l’appariement échoue. On notera que cela convient parfaitement à la stratégie du gouvernement.
La suite de l’étude propose des filtres afin d’améliorer la qualité de l’appariement. Des individus décédés pourraient se trouver encore dans la base, mais du propre aveu des auteurs, cela « nécessite des traitements statistiques complexes ». Des individus « hors-champ de la population résidente au sens de l’Insee », autrement dit se trouvant à l’étranger lors de la vaccination ou des tests, ou inversement réalisant ces événements en France, mais n’étant pas résidents français sont également en trop. Seulement ces individus ne représentent que 3% du total alors que la population est deux fois trop grande. Ces considérations ne règlent donc absolument pas le problème.
Les auteurs vont alors étudier deux hypothèses parfaitement révélatrices des préjugés du ministère de la Santé sur les Français, mais qui ne sont pas pertinentes au regard de ce que nous avons expliqué plus haut :
- une hypothèse « stricte » (correspondant au « total net ») en excluant tous les non-vaccinés non testés (c’est-à-dire des personnes qui n’ont jamais eu aucun test Covid-19 enregistré), qui conduit à une sous-estimation du taux de non-vaccinés ;
- une hypothèse « large » où on conserve 40 % des non-vaccinés non testés, en s’appuyant sur les estimations issues du SNDS.
La première hypothèse considère tout simplement qu’un « non-vacciné non testé » n’existe pas ! Cette hypothèse est tellement absurde qu’elle n’a absolument rien à faire dans une étude. Mis à part en vivant dans une caverne (dans un microcosme autosuffisant), il est impossible de ne pas en avoir rencontré. Si cela intéresse les auteurs de la DREES, un certain nombre de personnes pourrait témoigner.
La deuxième hypothèse prétendument « large », considère qu’un « non-vacciné non testé » existe, à la condition qu’il soit « consommant », c’est-à-dire qu’il ait consommé au moins un soin de santé. Cela supprime donc 60 % des « non-vaccinés non testés ». Cette hypothèse n’est absolument pas « large », mais bien une hypothèse « minimale » des « non-vaccinés non testés ». Il convient de rappeler aux statisticiens de la DREES que, précisément, les « non-vaccinés non testés » sont des gens qui n’avaient pas le droit de se rendre à l’hôpital et ont été stigmatisés PAR la stratégie gouvernementale. Il est tout à fait normal qu’un grand nombre d’entre eux n’ait consommé aucun soin de santé pendant toute la période !
Les auteurs montrent ensuite que leurs nouveaux totaux permettent de rapprocher leur population totale de la population résidente Insee, mais que de gros problèmes persistent par âge : il y a toujours bien trop de jeunes en double et plus assez de personnes âgées !
L’explication est simple : les doublons ne viennent pas que des « non-vaccinés non testés », mais au moins pour partie des « vaccinés », comme nous l’avons expliqué plus haut. Les corrections proposées continuent donc de surestimer le nombre de vaccinés et de sous-estimer le nombre de non-vaccinés. C’est bien pratique.
En conclusion, cette analyse de la DREES finit de démontrer que toutes les statistiques diffusées sur le nombre de vaccinés et l’efficacité vaccinale ont toujours été du grand n’importe quoi. Les non-vaccinés sont probablement deux fois plus nombreux que ce que n'a jamais voulu admettre le ministère de la Santé. Donc toutes les statistiques affirmant qu’il y avait une surreprésentation de non-vaccinés à l’hôpital par rapport à la population générale sont complètement fausses. Nous continuons de demander l’accès à toutes les données du ministère de la Santé par des chercheurs indépendants de façon à, enfin, faire une vraie analyse sur ce qui s’est vraiment passé. Il va sans dire que personne au gouvernement ni au ministère n’en a vraiment intérêt pour sa carrière.
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