Chronique N°100 – "Qui se fera vacciner ou remettra le masque pour un simple rhume ?"

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François Pesty, pour FranceSoir
Publié le 31 août 2022 - 10:40
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CHRONIQUE — Le 30 juillet 2022, voici ce que diffusait l’aéroport de Paris-Orly : « Protégeons-nous les uns les autres. Nous vous rappelons que le port du masque est recommandé dans l’aéroport, les bus et les avions. Paris Aéroport(s) vous remercie de votre attention. »

Mais, au fond, cette recommandation est-elle suivie ? Vous connaissez mon goût pour les investigations au cours de cette pandémie. En voici une vraiment très basique. Je me suis efforcé de dénombrer les masques portés sur la photo ci-dessous prise au vol, c’est le cas de le dire, en pleine aérogare de Paris-Orly.

Port du masque en aéroport

Je ne vois que six masques portés : trois masques chirurgicaux (bleus) et trois masques FFP2 (blancs). Et, je en dénombre pas moins de 112 personnes non porteuses de masque. Nous avons donc seulement 5 % de personnes qui suive la recommandation de port du masque dans l’aérogare en période de rhume saisonnier. Une personne sur 20… Les Françaises et les Français auraient-ils retrouvé un peu de bon sens ? Selon Santé Publique France, et sa base de données SI-DEP (système d’information de dépistage) dans l’application GEODES, le taux d’incidence quotidien était de 43 personnes pour 100 000 habitants le 30 juillet 2022. Vraiment pas de quoi fouetter un chat, d’autant plus si nous avons pris conscience que les symptômes sont ceux d’un rhume banal…

Le 12 août, j’ai enregistré à Ajaccio la courte vidéo d’amateur débutant qui suit et atteste de la recommandation en vigueur dans les bus ajacciens :

Même si cette vidéo n’est pas de très bonne qualité, on y distingue clairement dans le bandeau qui défile en haut du parebrise du bus, l’assertion « Port du masque recommandé ». Puis un traveling raté amène à un plan sur la magnifique baie d’Ajaccio. Un zoom arrière laborieux et bruyant, suivi d’un autre traveling grossièrement réalisé, montre une vue sur le port avec un énorme Ferry et derrière le Centre-ville, on aperçoit le clocher de l’église Saint-Roch d’Ajaccio…

Le lendemain, au terminal de départ de l’aéroport d’Ajaccio, prêts à embarquer pour notre retour à Orly, la consigne est affichée en grand : « Dans nos aérogares, le port du masque est fortement recommandé pour se protéger et protéger les autres contre le covid-19. »

Mais, quelle bande de ringards ! Peuvent-ils seulement imaginer que la pandémie est terminée depuis le début de l’année (voir ma Chronique N°99, ici, la publication de John Ioannidis) et que nous avons avec Omicron à faire avec un virus inoffensif responsable de rhumes banaux…

Port du masque AjaccioNous sommes le 15 août 2022, il est 14h50, l’heure d’un fil info sur France Info (se caler à 24 s de l’enregistrement audio : ici) :

Soizic Bour : « Un nouveau… le régulateur britannique du médicament approuve une version du vaccin Moderna qui cible le variant Omicron. En France, de nouvelles versions des vaccins à ARN messager et deux vaccins plus traditionnels, dont un du français, dont un de Sanofi, sont attendus à l’automne. »

Homologation du nouveau vaccin Moderna au Royaume-Uni. Voici quelques éléments que j’ai pu rassembler en l’absence de toute étude clinique publiée dans une revue médicale…

Selon un communiqué de presse du gouvernement britannique publié le 15 août (ici), l’agence de régulation du médicament et des produits de santé du Royaume Uni (MHRA), signalait l’approbation ce jour d’une dose de rappel bivalente, c’est-à-dire, ciblant deux sous-variants du covid-19, la souche originale (Wuhan, Chine) et Omicron, produite par la firme Moderna, destinée à la vaccination des adultes. Ce nouveau vaccin autorisé au Royaume-Uni répondant aux standards de sécurité, qualité et efficacité. La décision du régulateur s’est fondée sur les données d’un essai clinique montrant que la dose de rappel déclenche une forte réponse immunitaire à la fois contre le variant Omicron (BA.1) et la souche originale de 2020. Dans une « analyse exploratoire », le vaccin bivalent s’est montré capable de générer une « bonne réponse immunitaire » contre les sous-variants BA.4 et BA.5. Les effets secondaires observés sont les mêmes que ceux de la dose de rappel initiale, légers et auto-résolutifs. Aucun risque sérieux de sécurité n’a été observé.

Sauf qu’aucune référence bibliographique n’est mentionnée à l’appui de ces travaux. Sauf que ce vaccin est déjà être obsolète puisque Omicron BA.1 ne circule plus et que BA.5 est le variant dominant partout sur la planète ! Bon sang, pourquoi n’ont-ils pas développé un vaccin ciblant BA.5 ? Et pourquoi les journalistes de France Info sont-ils silencieux à ce propos ? Mais surtout, qui d’autre que des hypochondriaques névrosés souhaitera se faire vacciner contre un rhume ?

Un résumé des caractéristiques du produit daté du 12 août 2022, est disponible en anglais (ici). Il nous enseigne que « la durée de protection conférée par le vaccin est inconnue. Etant donnée qu’elle sera déterminée par des essais cliniques en cours ».

Une étude de phase 2/3 évaluant la sécurité, la réactogénicité [1] et l’immunogénicité aurait été conduite chez 437 participants qui ont reçu le vaccin bivalent et chez 377 participants la dose de rappel originale.

[1] Selon le dictionnaire médical édition 2022 de l’Académie Nationale de Médecine : « Propriété d’un vaccin de produire des réactions adverses (ou effets indésirables) sous forme d’une réponse immunologique excessive se manifestant par de la fièvre, de la douleur à l’endroit d’injection accompagnée d’un gonflement, une  induration et une rougeur ». (ici)

Bref, l’efficacité vaccinale pour éviter une contamination ne semble pas avoir été évaluée ! Pas plus que l’efficacité à éviter des hospitalisations, des formes sévères, des décès…

Selon l’agence de presse REUTERS (ici), Moderna aurait signé cette année un contrat d’un milliard de livres sterling (1,2 milliards de dollars US) avec le gouvernement britannique pour la construction de la première usine de fabrication de vaccins à ARN messager en Grande Bretagne. On voit mal dans ces conditions comment le régulateur des médicaments aurait pu refuser d’accorder une autorisation conditionnelle de mise sur le marché au nouveau vaccin bivalent de Moderna… La firme espère d’ailleurs obtenir d’autres autorisations en Australie, au Canada, et dans l’Union européenne dans les prochaines semaines. Alors, que les USA souhaiterait spécifiquement une version du vaccin ciblant impérativement les sous-variants BA.4 et BA.5…

Enfin, pour clore ce chapitre, Moderna a également publié un communiqué de presse ce 15 août 2022 (ici) dans lequel il revendique des titres d’anticorps dirigés contre les sous-variant BA.1, BA.4 et BA.5 plus élevés avec son nouveau vaccin bivalent (mRNA-1273.214) qu’avec son vaccin précédant (mRNA-1273). Cet argument est très pauvre, car aucune corrélation n’a été observée entre le titre des anticorps et l’efficacité vaccinale !

On ne peut qu’être abasourdi par l’absence de tout commentaire dans les médias questionnant l’intérêt de vacciner contre un banal rhume…

La presse est-elle vouée à reformuler les communiqués des agences de presse (AFP, REUTERS…), des firmes pharmaceutiques, des agences gouvernementales, caressant dans le sens du poil les décideurs politiques ? A-t-elle irrémédiablement perdu tout sens du questionnement, de la réflexion, de l’investigation, du bon sens ?

Le lendemain 16 août 2022, peu après midi, en ouvrant l’autoradio, je tombais sur France Info en pleine diffusion d’un clip publicitaire du ministère de la Santé (à retrouver à 57 s de l’enregistrement audio : ici) : « Contre le covid-19, une deuxième dose de rappel est désormais recommandée pour les personnes de 60 ans et plus, les femmes enceintes, et pour tous les adultes à risque de développer une forme grave ainsi que leur entourage [2]. N’attendez pas. Prenez rendez-vous dès maintenant chez un professionnel de santé près de chez vous ou sur www.sante.fr. Ensemble, restons prudents. Ceci est un message du ministère de la santé et de la prévention ».

[2] Franchement, que l’on m’explique sur quelles bases ces recommandations ont été établies, alors qu’aucune étude clinique randomisée en double aveugle versus placebo n’a été réalisée en période Omicron pour mesurer une hypothétique efficacité d’une dose de rappel chez les 60 ans et plus, les femmes enceintes et les adultes à risque et leur entourage ? Cela s’appelle de l’expertise « au doigt mouillé » et lorsque l’on connait les conflits d’intérêts entretenus avec l’industrie pharmaceutique des membres de la Commission Technique des Vaccinations de la Haute Autorité de Santé, à commencer par sa présidente, Pr Elisabeth Bouvet (>12.000 euros, voir ma Chronique N°40 : ici), on ne peut que les traiter de guignols…

A l’écoute de France Info le samedi 20 août 2022, la radio d’information continue rediffusait néanmoins ce spot vers 12h10.

Mais, France Info avait aussi diffusé le 17 août 2022 un autre spot publicitaire du ministère de la Santé et de la Prévention (se caler à 1:24 du fichier audio : ici) recommandant fortement le port du masque [3] : « Face au covid-19, le port du masque est fortement recommandé quand il y a beaucoup de monde [4]. En particulier dans les transports en commun, les espaces clos, et aussi en présence de personnes fragiles ou en cas de symptômes. Ensemble, restons prudents. Ceci est un message du ministère de la Santé et de la Prévention. »

[3] J’ai pu vérifier que le même spot publicitaire avait été diffusé quasiment à la même heure, un mois auparavant, précisément le 12 juillet 2022. J’ignore quand a commencé cette campagne radiophonique et combien de fois par jour ce spot passe à l’antenne. Un véritable lavage de cerveau et une propagande contraire à l’éthique médicale la plus élémentaire puisque le port du masque n’a jamais et ne pourra jamais démontrer son efficacité contre les virus respiratoires et en particulier contre les coronavirus….

[4] Très imprécis. A partir de combien de personnes peut-on considérer qu’il y a beaucoup de monde ?

Alors même que j’avais salué comme il se devait la disparition du Conseil Scientifique dans ma chronique précédente, la N°99 (ici), publiée le 8 août 2022, seulement neuf jours plus tard, la Macronie allait le remplacer par une autre entité, dont le nom circulait déjà dans toutes les têtes journalistiques « Comité de Veille et d’Anticipation des Risques Sanitaires ».

En effet, le 17 août 2022, ce nouveau comité et sa présidente allaient pour la journée faire les choux gras de la radio publique d’information continue qui voulait laver plus blanc l’information covid (voir ma chronique N°72 : ici).

Camille Revel (à retrouver à 1:42 de l’enregistrement audio : ici) : « Elle s’appelle donc Brigitte Autran, cette immunologue qui va présider le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires. Opérationnel à la rentrée. Qu’est-ce que c’est ? C’est l’héritier du Conseil Scientifique. Que va-t-il faire ? Qui est-elle ? Ça, c’est Anne-Laure Dagnet, notre spécialiste santé qui va nous expliquer tout ça. Et on en parlera avec notre invité, le Professeur Gilles Pialoux, infectiologue à l’hôpital Tenon… »

Camille Revel : « Nous avions déjà son nom. Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires. Nous avons désormais sa présidente, l’immunologue Brigitte Autran, qui prend donc la tête de ce qui doit être le successeur du Conseil Scientifique. Elle va diriger une équipe de 16 scientifiques avec un représentant des citoyens et un représentant des patients également. L’idée, c’est que le comité soit opérationnel à la rentrée. Sa mission, prévenir les risques sanitaires comme le covid ou la variole du singe, mais aussi, veiller aux risques environnementaux, et aux changements climatiques. Bonsoir Anne-Laure Dagnet ».

Anne-Laure Dagnet : « Bonsoir Camille. »

CR : « Alors, on va parler de tout ça ensemble, mais d’abord, s’il vous plait, dressez-nous le portrait de cette immunologue de renom, hein ? »

Anne-Laure Dagnet : « Oui, elle n’est pas forcément connue du grand public. Hein, même si on l’a vu et entendu pendant la crise du covid. Mais, Brigitte Autran est une pointure, une spécialiste des virus. Cette immunologue de 68 ans a plusieurs casquettes. Chercheuse sur le VIH, sur le cancer, sur les maladies infectieuses, membre du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale et de l’ancien Conseil Scientifique. Dès la rentrée elle sera donc à la tête de ce nouveau comité de veille sanitaire [5]… »

[5] Alors là, on s’y perd un peu. Nous avions il y a quelques années l’INVS, l’Institut National de Veille Sanitaire. Selon l’INSEE (ici) : « L'institut de veille sanitaire (InVS) est un établissement public de l'État, crée en 1998 et placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé. Les missions de l'InVS sont la surveillance de l'état de santé de la population et de son évolution à des fins épidémiologiques ainsi que la vigilance sanitaire et la connaissance du risque sanitaire. L'InVS assure également l'alerte auprès des pouvoirs publics et propose des recommandations dans le domaine de la santé, notamment dans celui de l'épidémiologie (maladies infectieuses tropicales, maladies de Creutzfeldt-Jakob...). Il succède au Réseau national de santé publique (RNSP) lui-même créé en 1992. » Wikipédia (ici) en retrace l’historique de 1998 à 2016. Et en réalité, cette agence sera fusionnée avec l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), qui cramait plus de la moitié des dépenses publicitaires gouvernementales (campagne de lutte contre les fléaux que sont le tabac, l’alcool, le VIH, les dépistages dont la mammographie, mais aussi "mangez 5 fruits et 5 légumes par jour", dans une « Agence Nationale de Santé Publique », autrement appelée aujourd’hui « Santé Publique France ». Quel dommage que les journalistes de France Info, et leur cellule d’investigation « le Vrai du Faux » aient autant manqué de curiosité. Ils auraient dû le dire, que la Macronie avait réinventé une entité qui existait déjà ! Tout ceci n’est que communication de politique politicienne. Pour faire croire qu’ils bougent les lignes, nos illusionnistes de l’exécutif changent les structures de noms et de dirigeants… Mais rien ne se passe. Cela s’appelle de l’enfumage ! Donc rien de nouveau en Macronie… L’histoire nous dira si Brigitte Autran sera hébergée par Santé Publique France.

Anne-Laure Dagnet, poursuivant son propos (à 3:17 du fichier audio : ici) : « Et avec son équipe constituée d’experts et de représentants de simples citoyens, elle devra prévenir les risques sur tous les fronts, les nouvelles maladies, qui se transmettent entre hommes ou entre les animaux et les hommes. Mais, aussi, tout ce qui est susceptible de polluer l’environnement et l’alimentation ».

Camille Revel : « Et quelles vont être les priorités alors de ce nouveau comité scientifique ? »

Anne-Laure Dagnet : « Eh bien, toujours la lutte contre le covid. Dans une interview au Parisien, Brigitte Autran estime qu’on n’échappera pas à une huitième vague à la rentrée. Elle voudrait que les non-vaccinés, ceux qui n’ont pas fait toutes leurs doses de rappel, franchissent enfin le pas [6], et que les traitements soient mieux connus et plus prescrits [7]. Elle salue d’ailleurs l’arrivée des nouvelles versions de vaccins adaptés aux variants. Sur un autre front, la nouvelle présidente du comité de veille sanitaire pense qu’on peut atteindre l’objectif « zéro Monkey Pox » autrement dit, en finir carrément avec la variole du singe en intensifiant la campagne de vaccination. Notamment, en ouvrant plus de centres pour les 250 000 personnes éligibles. Pour l’instant, 35 000 seulement ont été vaccinés contre la variole du singe ».

[6] Encore une vaccinologue effrénée...

[7] Toujours prête à recommander les médocs de Big Pharma.

Pour information, les conflits d’intérêts de la Professeure Brigitte Autran, extraits de la base de données Transparence Santé :

Conflits d'intérêts Brigitte Autran

Remarques :

- Le montant total des conflits d’intérêts de Brigitte Autran est sous-estimé, puisque six conventions signées avec Janssen-Cilag, sont sans montant. Les conventions sont des contrats signés entre la firme pharmaceutique et le professionnel de santé qui réalise une prestation avec une contrepartie (orateur dans un congrès, expertise marketing, recherche clinique, participation au board des directeurs…)

- La société LIVE ! BY GL EVENTS (ici), agence conseil en communication événementielle et digitale, fait écran à la ou aux firmes pharmaceutiques avec lesquelles Brigitte Autran a noué des conflits d’intérêts.

- Janssen-Cilag, MSD et Astrazeneca, produisent chacune des vaccins ou un antiviral (MSD) contre le covid-19.

Camille Revel (à retrouver à 4:20 de l’enregistrement : ici) : « Et, on va parler de tout ça avec notre invité. Anne-Laure Dagnet, spécialiste santé de France Info, vous restez avec nous. Bonsoir Professeur Gilles Pialoux ».

Pr Gilles Pialoux : « Bonsoir. »                                              

Camille Revel : « Chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris. Vous signez l’ouvrage « Nous n’étions pas prêts », carnet de bord par temps de coronavirus, éditions Jean-Claude Lattès [8]. Merci d’être avec nous sur France Info. Qu’est-ce que vous pensez vous de cet héritier du Conseil Scientifique, de ce comité, de son périmètre d’action et du profile de sa présidente, d’ailleurs ? »

Pr Gilles Pialoux : « Ben, je vais commencer par la saluer, parce que, on se connait [9], on est camarade de combat, de lutte contre le SIDA. Brigitte Autran a à la fois la pointure et la connaissance scientifique, et puis, peut-être, le recul. Et donc, ça, c’est une bonne nouvelle. Après, évidemment, on attend la composition. Et la composition, elle doit être évidemment assez éclectique, compte-tenu de ce que vous avez dit. C’est-à-dire la vraie forte information, c’est le périmètre de ce groupe, qui s’appelle One Health, enfin la santé, euh, une seule santé, en français, la santé globale, et franchement, depuis H5N1[10], Ebola, le Chikungunya, le covid, bien sûr, on comprend pas comment ce n’est pas une priorité, mais pas seulement en France, hein. C’est une priorité, on a de très bons chercheurs, notamment à Montpellier, celui qui travaille sur cet aspect-là [11]. Et, je trouve que de prendre cet, de tenir les leçons de l’histoire et notamment celles du covid, qui est à la fois le fait qu’on s’en sortira pas si on fait pas la santé animale, la santé de l’environnement et bien sûr la santé humaine. Euh, notamment pour toutes ces maladies qui sont transmises avec des réservoirs animaux. Donc, euh, mais c’est un sujet difficile. C’est un très beau sujet, mais c’est un sujet difficile ».

[8] Ouvrage à retrouver ici.

[9] Qui se ressemblent, s’assemblent. Ma chronique a maintes fois reprise les propos du Pr Gilles Pialoux, que j’ai dû désavouer si fréquemment. Relire par exemple ma chronique N°97 : ici, dont je ne ferais que rappeler les plus de 170 000 euros de conflits d’intérêts de l’infectiologue déclarés dans la base de données Transparence Santé.

[10] Virus de la grippe aviaire.

[11] Il ne doit pas le connaitre, sinon il aurait dit son nom…

Camille Revel (à 5:55 du fichier d’enregistrement : ici) : « Brigitte Autran dit au Parisien [12] et Anne-Laure Dagnet le rappelait, le scénario le plus probable est celui d’un pic épidémique, là on parle du covid à la rentrée. Il est quasi certain qu’il y aura une vague à l’automne [13]. Est-ce que vous partagez cet avis ? »

[12] Allusion à l’interview qu’elle a accordée au journal Le Parisien (ici).

[13] Franchement, ils n’en savent rien. Ils ont toujours été pris de cours par le virus, ses variants et sous-variants. Ils feraient tous bien mieux de se taire !

Pr Gilles Pialoux : « Ben, je crois que c’était l’avis. C’était l’un des derniers avis qui avaient été donné par le Conseil Scientifique [14]. Sur le covid, je ne vois pas ce qui pourrait s’y opposer. Là. Vous savez maintenant, finalement, on va finir par arrêter de parler de vagues, et c’est des résurgences comme ça. Le problème c’est de savoir quel est, en quoi ça implique l’hospitalisation, les formes sévères. On a vu que donc cette 7ème vague était relativement modérée au niveau de l’hospitalisation et de la réanimation [15]. On verra ce qu’il en est avec une situation virale qui est quand même assez importante encore, euh, ce qu’il en est en octobre, et quel variants sortiront, quels vaccins seront en face. Donc, effectivement, il y a un enjeu. Evidemment, oui, je suis tout à fait d’accord. Il y a à la fois cette vague, qu’il y aura à gérer. Et à la fois, on est dans une incertitude totale par rapport à quel virus va circuler et quels vaccins seront disponibles [16] ».

[14] Gilles Pialoux se serre les coudes avec ses compères PU-PH habitués des plateaux TV, studios radiophoniques et feuilles de choux. Ils se sont tellement trompés, ils nous ont tellement trompé. Cela suffit. Il ne faut plus les écouter…

[15] C’est un euphémisme.

[16] Pialoux est comme tout le monde, il n’a pas de boule de cristal…

Puis la journaliste Camille Revel fait revenir Gilles Pialoux sur la thématique de la santé globale (de 6:54 à 9:49 de l’enregistrement audio : ici). S’ensuit une discussion assez théorique, un peu fumeuse même, et qui pourrait laisser à penser que dans le passé des sujets tels que la transmission animale de maladies infectieuses à l’homme n’avait pas été pris en compte, même si Pialoux reconnait lui-même que la santé globale est un concept qui date des années 2000… Puis Anne-Laure Dagnet interroge Pialoux sur le fait de savoir si l’épidémie de variole du singe aurait pu être anticipée si le nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires avait existé. L’infectiologue répond en disant que personne n’aurait pu la prédire…

Pialoux revient alors sur le covid (à 9:50 de l’enregistrement audio : ici) : « C’est vrai qu’on ne voudrait pas refaire l’histoire du covid. De pas voir arriver, de regarder ça un peu à la jumelle de Chine, alors que, et après regarder l’Italie, alors qu’on avait déjà les pieds dans l’eau. Je pense que tout le monde a tiré cette leçon-là, que c’est bien si on a un métro d’avance, si je puis dire sur les maladies émergentes [17]. »

[17] Mais, il faut bien se rendre à l’évidence, à quel moment on aurait eu un coup d’avance sur le virus en France. Aucun. Franchement, je ne vois pas. Prenons par exemple la stratégie du tester / isoler, à quoi peut-elle servir, si nous n’avons pas été capables d’identifier plus d’une personne contagieuse sur six ? (voir ma chronique N°55 : ici)

Enfin, Gilles Pialoux, à propos d’une question portant sur la vaccination contre la variole du singe (à 10:43 de l’enregistrement audio : ici) finira par déclarer : « Ne pas refaire l’erreur du covid. C’est-à-dire d’enfermer la prévention dans le tout vaccination. Voyez ce que je veux dire ».

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