Colère chez les policiers municipaux qui ont manifesté hier mardi au son de “La France en marche, marche ou crève…”
FRANCE - “Ça fait un an que les négociations sont ouvertes auprès du ministère de l’Intérieur et de madame Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, NDLR), sauf que ce sont des négociations de mascarade”, déplore Cédric Michel, président du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Alors, hier, mardi 5 mars, environ 2000 d’entre eux, presque 10 % de la profession, ont manifesté à Paris pour faire entendre leurs revendications.
Tandis que le rôle des policiers municipaux en matière de maintien de l’ordre et de sécurité publique s’élargit, leurs conditions professionnelles et sociales n’évoluent pas depuis de nombreuses années.
Alors l’arrivée des Jeux Olympiques, durant lesquels ces fonctionnaires vont être largement sollicités en renfort des policiers nationaux et des gendarmes, leur offrant des circonstances favorables pour espérer obtenir enfin des avancées sociales, ils expriment leur ras-le-bol.
Ils se sont donc réunis à Paris pour tenter d’infléchir la résistance à “sortir le carnet de chèques” de l’État et de l’Association des maires de France. Leur coupe est pleine, et ils entendent bien le faire entendre.
Les policiers municipaux dénoncent des traitements bas, qui peuvent stagner aux alentours de 1 300 euros net, même après de nombreuses années d’ancienneté, des freins à leur évolution professionnelle, et des retraites qui plafonnent à 1 000 euros par mois, soit en dessous du seuil de pauvreté, évalué à 1161 euros mensuels par l’Insee en 2021.
Ces policiers municipaux pointent aussi un manque de reconnaissance de leur travail et de ses difficultés, et une trop grande disparité entre leurs revenus et avantages professionnels et ceux de la police nationale. “Il faut savoir que les policiers municipaux, tous les jours, toute la journée, ils se font insulter, taper dessus, ils interviennent sur des risques très importants, sur les rixes, même sur le risque terroriste parfois. Nous déplorons malheureusement des victimes du devoir, et par rapport à nos collègues de la police nationale, le fossé est gigantesque”, explique Cédric Michel.
Ils sont soutenus dans leurs revendications par le Rassemblement National, dont le groupe a déposé, en février dernier, une proposition de résolution visant à faire “reconnaître l’engagement des policiers municipaux au service de la sécurité des Français”.
Les députés RN Romain Baubry et Yoann Gillet se sont d’ailleurs déplacés hier pour se joindre à la manifestation.
Les élus prennent acte de l’augmentation des prérogatives de ces agents municipaux, “sans que le volet social de leur fonction n’évolue en conséquence”.
Les revendications portées par les syndicats représentant ces policiers municipaux, et portées devant l’Assemblée nationale par les députés RN, sont “des choses qui sont juste normales, la base, pour reconnaitre l’engagement des policiers municipaux dans la sécurité des français”, a déclaré Romain Baubry à France-Soir.
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