Scandale du Cordarone : les laboratoires Biogaran condamnés. Entretien avec le plaignant, Jean Pierre Dubourdieu
ENTRETIEN ESSENTIEL - Le 29 mars 2023, la Cour de cassation a donné raison à Jean-Pierre Dubourdieu, dans le cadre du procès qui l’opposait aux laboratoires pharmaceutiques Biogaran et au Dr Barrière, cardiologue.
Le père de ce technicien dans l’aéronautique était décédé en juin 2010 d’une asphyxie progressive. Son cardiologue avait prescrit du Cordarone, un médicament appartenant à la classe III de la famille des antiarythmiques.
Vidéo modifée le 05/05/2023 à 11:35.
Les laboratoires Biogaran et le Dr Barrière ont été condamnés à verser plus de 140 000 euros de dommages et intérêts à Jean-Pierre Dubourdieu, pour ne pas avoir suffisamment informé son père sur les risques qu’il prenait avec ce médicament.
Selon le plaignant, les laboratoires ont changé la notice au cours de cette affaire pour informer davantage les patients sur les effets indésirables de ce produit.
Notre invité regrette que le Dr Barrière n’a pas été condamné pour avoir continué à prescrire du Cordarone de façon préventive, mais simplement pour un manque d’information au patient. Il regrette également que la Flecaine (Flécaïnide) n’ait pas été prescrite, ce médicament aurait été, selon lui, un substitut grandement moins dangereux que le Corderone, notamment pour le traitement préventif à long terme.
Si le Corderone s’est révélé être toxique (il peut engendrer des fibroses pulmonaires), le médicament est toujours prescriptible légalement.
Jean-Pierre Bourdieu revient dans cet entretien sur la malhonnêteté à ses yeux des représentants des laboratoires Biogaran durant ces 13 années de procès. Biogaran est la filiale des médicaments génériques des laboratoires Servier, qui étaient responsables de la production du Médiator. Ce médicament a déjà fait scandale avec pour Servier une condamnation à 2,7 millions d'euros d'amende pour "tromperie aggravée" et "homicides et blessures involontaires".
"Les citoyens ne peuvent plus avoir confiance dans les laboratoires, aujourd’hui", atteste notre invité.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.