Médecin suspendu : "j’ai un problème avec la façon dont l’autorité agit" Dr Alexandre Leroy
Suspendu depuis le 15 septembre dernier, interdit d’exercer pour avoir refusé de se faire vacciner : le docteur Alexandre Leroy, médecin généraliste en clinique SSR (soins de suite et réadaptation), a relevé le "Défi de la vérité".
Selon lui, cette loi n’est pas compréhensible pour un ensemble de raison : « Je milite depuis le début contre la gestion de l’épidémie, la façon d’imposer le port du masque, la gestion du confinement. C’est la façon dont c’est apporter, la façon d’exprimer l’autorité est mauvaise. « L’union par la force » n’est pas un concept auquel j’adhère. » Il confie en marge de l'entretien s’interroger sur un aspect de lutte des classes émergeant dans cette gestion des politiques dites sanitaires : « Nous vivons un véritable mépris de classe. L'expert Olivier Véran (ndlr : ministre de la Santé et des Solidarités) impose ses décisions au profane, peu lui importe que le profane l'ait compris ou même qu'il souffre. Ce n'est pas le moment de baisser les bras, les profanes doivent être entendus et respectés. S'ils doivent agir qu'ils le fassent. [L'échange du ministre avec le député de l'ardèche, en milieu de semaine est un exemple] assez explicite comme mépris de classe ».
Actif dans les manifestations en Bretagne, contre la vaccination obligatoire des soignants, le médecin généraliste s’est rapproché de soignants de diverses spécialités, il perçoit un état d’anxiété et une « vraie détresse chez certains soignants. Après les annonces du président Macron, certains sont allés se faire vacciner sous la contrainte, parce que leur salaire ne leur permet pas de faire des folies […] Je peux me permettre de tenir quelque mois. » Engagé dans une grève malgré lui depuis près d’un mois, le médecin entend militer à travers cette suspension et demande simplement un débat, des discussions sur le sujet.
Il critique un système « patriarcal » dans lequel les décisions sont imposées de force comme si la population, médecins compris, était incapable de comprendre par elle-même. Le médecin revient sur la question des effectifs dans les établissements de santé. Si tous les soignants non-vaccinés ne sont pas suspendus, certains ont été forcés de prendre leurs congés pour retarder l’échéance, d’autres ont eu un arrêt maladie pour dépression, ce qui engendre une forte réduction du nombre de soignants actifs en France métropolitaine et Outre-mer.
Le Dr Leroy explique alors que les hôpitaux étaient déjà en sous-effectif auparavant et s’attend à une augmentation de la charge de travail : « Ça fait déjà un an qu’on arrive plus à trouver d’aide-soignante, d’infirmière, dans mon secteur. C’est extrêmement compliqué, dès qu’il y a quelqu’un qui part en arrêt maladie, de trouver un remplaçant ou une remplaçante. Déjà auparavant, on s’arrangeait avec les soignants pour s’organiser différemment, parfois même travailler plus. »
Pour ce médecin, une des clés de ces débats est de revenir culturellement sur la perception de la mort dans notre société : « à une autre époque, les gens étaient plus familiers avec la mort, aujourd’hui on a perdu ce rapport. Il faudrait désocculter le débat. »
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